Grève reconductible à la Polyclinique de l’Ormeau

Dégradation des conditions de travail, suppressions de postes, désaccord sur les négociations salariales : la coupe est pleine pour les salariés de la Polyclinique de l’Ormeau à Tarbes. Ils ont voté en assemblée générale une grève reconductible à partir de ce mardi 8 novembre, et vont s’associer à la manifestation pour la défense de la Sécurité Sociale à Tarbes.

Le torchon brûle entre la direction de la Polyclinique de l’Ormeau et les salariés du site, qui entament mardi une grève reconductible, votée lors d’une assemblée générale vendredi. Les grévistes vont aussi participer à la manifestation interprofessionnelle du 8 novembre, pour la défense de la Sécurité Sociale, qui partira de la CPAM de Tarbes à 11h. L’occasion de descendre dans la rue pour y exprimer aussi leur mécontentement vis-à-vis de la direction de l’Ormeau. « Les conditions de travail se dégradent de manière insupportable, avec toujours plus de mobilité, de flexibilité et d’adaptation à l’activité : nous n’en pouvons plus », dénonce Laurence Charroy, responsable de la CGT, le seul syndicat présent à la Polyclinique. « Les salariés souffrent de cette situation. Cela se traduit par les démissions, les arrêts de travail, en augmentation constante – plus 30% pour l’année 2015, et cela s’annonce pire cette année – et les cas de ‘burn-out’. Les usagers sont aussi pénalisés, car leurs conditions de prise en charge se dégradent ».

Les salariés déplorent aussi les trois suppressions de postes intervenues cette année, suite à des départs non remplacés, pour cause de retraite ou de démission : un poste d’aide-soignante aux Urgences, un poste d’ASH au bloc obstétrical et un poste à l’accueil. Ils dénoncent l’abus des changements de planning et des adaptations horaires, qui impactent leur rythme de travail et leur équilibre de vie. Enfin, ils protestent contre les propositions salariales de la Direction. « Elle nous concède une augmentation correspondant à 30 ou 40 euros par mois pour une personne au SMIC, mais en contrepartie d’un gel des augmentations pour trois ans. Or, les agents d’accueil, les aides- soignantes et les ASH de la Polyclinique sont au SMIC depuis de nombreuses années », précise Laurence Charroy. « Par ailleurs, le temps de repas sur place, considéré jusqu’ici comme un temps de travail effectif, ne serait plus rémunéré ». La coupe est donc pleine pour les salariés de l’Ormeau, qui espèrent que leur grève reconductible rendra la direction de l’établissement plus attentive à leurs revendications. Ils sont déterminés à poursuivre leur mouvement aussi longtemps que nécessaire. « Nous sommes bien conscients de la gêne que cette grève peut occasionner pour les usagers de la Polyclinique. Mais nous nous battons aussi pour eux, en vue de défendre une meilleure prise en charge des soins, qui n’est plus possible dans les conditions actuelles ! ».

Jean-François Courtille