Rencontre avec François Gomez avant l’Open

L’arrivée de Bishop

A quelques jours du début du championnat, la situation, qui semblait plutôt morose sportivement, s’est subitement transformée avec l’arrivée d’Abby Bishop, MVP 2015 du Championnat d’Australie, médaillée de Bronze au J.O. de Londres. L’Australienne a disputé la Coupe d’Europe en Hongrie avec PEAC Pecs et DVTK Miskolc. Elle joue à Canberra et à l’inter-saison, comme les meilleures joueuses mondiales, elle double en WNBA au sein des Storms de Seattle. François Gomez la connait bien puisqu’à Perpignan la jeune Australienne avec 18,5 de moyenne avait été une des clés de la performance du promu catalan (qualifié pour les Play-Off au détriment du TGB). En 2015 à Canberra, Bishop tournait à 23 points et 10,6 rebond de moyenne. Le forfait de l’Américaine Jenna Smith fin août, alors que toutes les bonnes joueuses avaient déjà trouvé un club a été un rude coup pour le moral de l’entraîneur tarbais. Retrouver une joueuse de son calibre, dans la même enveloppe financière, était totalement improbable. Les rares intérieures qui restaient sur le marché européen, à cette époque de l’année, étaient soient trop chères, soient pas assez compétitives, pour être dans un cinq majeur de LFB. Un vrai casse-tête car sur le marché de la WNBA qui se joue pendant l’Eté, les prix d’une bonne joueuse sont au dessus des moyens financiers du TGB. Sauf que pour François Gomez, les miracles existent. A âge et à taille égale, il a réussi à recruter Abby Bishop, une des stars australiennes qui était l’an passé dans le viseur de Bourges pour remplacer Miyem. Un vrai conte de fée plutôt quand on écoute le coach tarbais (AUDIO). Ce qui prouve que dans le sport il n’y a pas que l’argent qui compte et que parfois les valeurs humaines prennent le dessus.

Un pari en passe d’être réussi

Avec un petit budget mais l’ambition de garder son rang en LFB, il faut se montrer malin et tenter des paris sur le marché des transferts, en donnant leurs chances à des joueuses en manque de temps de jeu ou sans grande expérience. François Gomez a choisi de s’appuyer sur un groupe de huit joueuses pro construit autour des trois anciennes, qui ont activement participé à la remontée (’Elodie Bertal, devenue Christmann après son mariage au mois de juillet, Sylvie Gruszynski et Adja Konteh) et qui sont les garantes de l’esprit TGB. Côté recrutement le coach tarbais, qui est un des meilleurs techniciens du basket féminin français, a fait le pari de la jeunesse (avec l’ailière américaine Asia Boyd et une intérieure de 2,03 m Astan Dabo ). Il a aussi misé sur des joueuses en manque de compétition, comme Bintou Diemé-Marizi, qui revient de grossesse et Lucie Carlier qui retrouve les parquets après une grave blessure au genou. « Je fais tout pour accompagner les joueuses vers leur meilleur niveau et je suis assez optimiste. Les bobos et les grossesses, c’est du passé. Donc aujourd’hui, on a des gens qui sont en état de forme pour débuter le championnat. L’état d’esprit est bon, ce qui manque, c’est la confiance en nos moyens puis surtout connaître nos véritables moyens. »

Gagner le respect

Après des débuts difficiles, en matchs de préparation, compte tenu des états de forme différents, la mayonnaise est en passe de prendre, comme le prouve l’honorable prestation contre Montpellier (69-73). François Gomez avertit cependant : « Il faut être humble, on a des moyens limités mais ça ne nous empêche pas de travailler sur l’état d’esprit, pour gagner le respect des gens et de nos adversaires, même dans la défaite. » Mais le vrai test va être le match contre Lyon ce dimanche à 15h45. Les deux équipes, qui se sont déjà rencontrées deux fois en match de préparation, ont gagné et perdu une fois. Deux matchs à oublier qui ne reflèteront en rien ce que sera la rencontre de dimanche comme le confirme François Gomez (AUDIO). Un match qui s’avère compliqué car Tarbes va jouer à sept en l’absence de Bishop avec une Espoir à sa place.

Jean-Jacques Lasserre