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Près de 150 opposants au projet El Khomri ont déposé les votations à la Préfecture de Tarbes

mardi 5 juillet 2016 par Rédaction

Alors que le projet de loi « Travail » était présenté en seconde lecture devant l’Assemblée Nationale, près de 150 personnes se sont rassemblées mardi midi devant la Préfecture de Tarbes pour déposer les 300 dernières votations citoyennes recueillies dans les Hautes-Pyrénées. Une délégation de Bigourdans a aussi participé à la manifestation régionale de Toulouse contre le projet.

Jusqu’au bout, ils auront lutté pour tenter d’obtenir le retrait du projet de loi « Travail ». A Tarbes, ce mardi 5 juillet, près de 150 personnes se sont rassemblées, à l’appel de l’intersyndicale CGT-FO-FSU-Solidaires, pour accompagner leurs délégués venus déposer à la Préfecture les 300 dernières votations citoyennes recueillies ces derniers jours. Pendant ce temps, une délégation de Bigourdans participait à la manifestation régionale de Toulouse contre le projet El Khomri.

« On ne veut pas de cette loi, qui n’est pas conçue pour le bien-être des travailleurs, au contraire », assène Monique, l’une des participantes au rassemblement. « La loi El Khomri n’apportera que la précarité et l’asservissement dans le monde du travail, au profit du patronat ». Assise sur le perron de la cathédrale, elle brandit au-dessus de sa tête une pancarte qui affiche ces mots : non au 49.3 anti-démocratique. « Je n’accepte pas le déni de la République, avec l’utilisation de l’article 49.3 par le gouvernement, et le non-respect du choix des Français ! ». Dans l’assemblée, Jean-Paul est venu, à l’appel du collectif citoyen « Nuit Debout ». « Nous poursuivons les actions entreprises depuis plusieurs mois contre ce projet de loi, qui ne correspond plus à rien ».

Secrétaire adjointe de Solidaires finances publiques, Pascale Semmartin prophétise déjà l’après-El Khomri. « Nous sommes conscients qu’après l’adoption de cette loi, ce sera autour du secteur public d’y passer. Ce gouvernement de gauche mène une politique libérale. Nous sommes aussi très inquiets pour l’avenir de nos enfants, qui seront confrontés aux conséquences négatives de la loi « Travail » dans le secteur privé ». Agnès Larribau, membre du bureau de l’UD CGT, pointe le fait que la loi El Khomri s’inscrit en contradiction avec l’Organisation Internationale du Travail et avec les Nations Unies. « Les élus, le gouvernement doivent nous entendre s’ils ne veulent pas être hors la loi internationale. Selon l’OIT, « avant même son éventuelle adoption, la loi dite « Travail » de votre gouvernement viole les conventions fondamentales de l’Organisation Internationale du Travail ». La responsable syndicale ajoute un autre argument : « le projet de loi dans son ensemble viole le pacte des Nations Unies relatif aux droits économiques, sociaux et culturels. Il y’a quelques jours, les experts du Comité ont rendu leur rapport. Il est accablant pour la France ».

Les organisations syndicales appellent les citoyens à poursuivre leurs actions pendant le mois de juillet. Dans les Hautes-Pyrénées, les opposants à la loi El Khomri iront à la rencontre du public lors des deux étapes bigourdanes du Tour de France, les 8 et 9 juillet. Ils rencontreront aussi la Caravane des saisonniers à Lourdes le 18 juillet, et ils lanceront une campagne d’affichage. Ce mardi 5 juillet 2016, le premier ministre Manuel Valls a annoncé que la loi « Travail » serait adoptée en utilisant l’article 49 alinéa 3 de la Constitution. Il sonne ainsi le glas des espoirs exprimés par les opposants depuis le début du mois de mars. Un dénouement qui sonne comme une victoire à la Pyrrhus, dix mois avant les élections présidentielles …

Jean-François Courtille