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Le cri d’alarme des agents communaux CGT de Tarbes

jeudi 16 juin 2016 par Rédaction

Dégradation des conditions de travail du personnel communal, inquiétudes concernant la loi NOTRE sur l’organisation du territoire et protestation contre la loi El Khomri : les agents communaux CGT de la ville de Tarbes ont lancé un cri d’alarme, lors de leur conférence de presse jeudi, invitant les citoyens à « prendre en mains ces affaires qui les concernent ».

Ils critiquent le management du personnel de la ville, « sans cadre et sans vision globale », qui aboutit selon eux à une augmentation des contrats précaires, à une « multiplication des injonctions d’élus » et à une hausse du nombre d’arrêts de travail, traduisant un malaise général. Les agents communaux CGT de Tarbes ont dressé un tableau alarmant du climat social au sein de leur collectivité territoriale, lors de leur conférence de presse jeudi après-midi. Une inquiétude encore aggravée par la mise en place de la loi NOTRE, le vote concernant l’intercommunalité, et la perspective d’une adoption de la loi El Khomri.

« Le travail effectué jusque-là par des agents communaux de Tarbes sous statut public est de plus en plus souvent confié à des personnes en contrats précaires, quand il n’est pas carrément externalisé », dénoncent les militants de la CGT. « On nous annonce déjà que les trois quarts des départs en retraite ne seront pas remplacés ». Le syndicat pointe « un malaise croissant au sein du personnel communal, qui s’est traduit par une trentaine de demandes de rendez-vous auprès de la médecine du travail pour l’année 2015, en dehors des visites médicales annuelles. Et les arrêts de travail liés à ce malaise sont de plus en plus fréquents ». La CGT a mené il y’a quelques mois un sondage sous couvert d’anonymat auprès du personnel communal, qui a fait apparaître, selon le syndicat, « une souffrance au travail liée à l’absence d’un cadre et d’une vision globale dans l’organisation des tâches. Du coup, l’administration étant de plus en plus absente, les agents sont confrontés aux injonctions des élus, qui peuvent changer d’avis d’une journée sur l’autre, ou commander un travail à la dernière minute ». Selon le syndicat, cette situation concerne tous les corps de métiers et tous les secteurs d’activité au sein du personnel communal. « Il est évident que cela entraîne des conséquences négatives sur la qualité du service public », déplorent les militants de la CGT. Ils regrettent, par exemple, « l’absence d’un directeur des services techniques, dans une ville de 40 000 habitants. Cela explique sans doute l’absence de planification pour les chantiers et les travaux de rénovation ». Les dysfonctionnements touchant l’organisation du travail et le management ont aussi été relevés, selon le syndicat, par un récent rapport du CNFPT, le Centre National de la Fonction Publique Territoriale.

Autre sujet d’inquiétude : la loi NOTRE, dont la mise en application va encore s’accélérer avec le vote du conseil municipal de Tarbes en faveur du périmètre de la future grande intercommunalité. « Cette loi menace l’avenir de la République, et nous demandons sa suspension », affirment les militants du syndicat. « Auparavant, l’économie était mise au service du territoire, et l’organisation territoriale assurait une relative équité entre les communes et les villages. Désormais, c’est le territoire qui sera placé au service de l’économie. Dans notre région, cela se risque de se traduire par l’existence d’un désert économique, autour des deux grandes métropoles qui absorberont l’essentiel des activités de production et des services : Toulouse et Montpellier ». Les agents communaux craignent aussi « la concurrence entre les intercommunalités et le risque d’un dumping. Sans oublier le fait que des postes seront probablement supprimés avec le transfert des compétences depuis les mairies vers les intercommunalités ».

Face à cette situation, la CGT déplore que la réponse des élus se place « sur le terrain technique, et non sur le terrain politique. Ils se plaignent de la difficulté à mettre en œuvre la loi NOTRE mais ils n’ont guère contesté le contenu de cette loi, qui aura pourtant des conséquences très concrètes sur la vie quotidienne de nos concitoyens ». Les agents communaux appellent les citoyens à « prendre en mains les affaires qui les concernent. D’abord en s’informant sur les implications de la loi NOTRE et de la mise en place des intercommunalités. Puis, en agissant à ce sujet auprès de nos élus. Sans oublier de prendre part à la mobilisation contre la loi El Khomri, qui va contribuer à étendre la précarité dans le monde du travail ». De son côté, la CGT a déposé une motion mardi 14 juin à l’intention du maire de Tarbes, pour l’alerter à la fois sur la loi NOTRE et sur le malaise qui touche, selon elle, une grande partie des agents et personnels de la commune. La balle est désormais dans le camp du premier magistrat de la ville …

Jean-François Courtille