Site d’informations en ligne, sur Tarbes et le Grand Tarbes

  Informations Lourdes et Grand Tarbes  Informations Lourdes et Pays de Lourdes  Informations Bagnères de Bigorre  Informations Argelès-Gazost Vallées des Gaves  Informations Pays de Lannemezan  Information Pays du Val Adour  Informations Hautes-Pyrénées     
         

Entre 1800 et 2500 manifestants dans les rues de Tarbes contre la loi El Khomri (version actualisée)

mardi 14 juin 2016 par Rédaction

La journée de mobilisation contre la loi « Travail » a rassemblé plus de 1800 personnes, 2500 selon l’intersyndicale CGT-FO-FSU-Solidaires, dans les rues de Tarbes ce mardi 14 juin 2016. Auparavant, 80 personnes se sont rassemblées devant les sites de la Polyclinique de l’Ormeau-Pyrénées, pour organiser la votation citoyenne contre la loi El Khomri et protester contre le projet de réorganisation de la Polyclinique. Les manifestants contre la loi « Travail » ont été aussi rejoints par deux nouveaux groupes : la coordination des intermittents et précaires du Sud-Ouest, et les salariés de la société Assistance Aéronautique et Aérospatiale de Lanne. Enfin, une centaine de Bigourdans ont rejoint Paris pour participer à la manifestation nationale contre la loi « Travail ».

Pour une fois, le défilé des opposants à la loi El Khomri démarre sur deux sites différents, ce mardi 14 juin 2016. Pendant que l’intersyndicale CGT-FO-FSU-Solidaires regroupe les manifestants devant la Bourse du Travail de Tarbes, 80 salariées de la Polyclinique Ormeau-Pyrénées se retrouvent sur le site de Pyrénées, face au stade de rugby. Elles défilent ensuite vers l’Ormeau, où elles organisent, devant l’accès principal, une votation citoyenne contre la loi « Travail ». Puis, elles se rassemblent en face de la clinique de l’Ormeau, devant les bureaux de la direction. Une délégation des élues remet une pétition contre le projet de réorganisation de la Polyclinique à la responsable adjointe des Ressources Humaines. Enfin, elles défilent à nouveau dans les rues de la ville, en direction de la rue du Maréchal Foch, puis de la Mairie de Tarbes.

« El Khomri, ta loi on n’en veut pas. Dufourcq, ton projet non plus ! », scandent les manifestantes, ponctuant leurs slogans de coups de sifflet. « Notre directeur, Cyril Dufourcq, a utilisé son « 49.3 » en présentant son projet de réorganisation de la Polyclinique aux salariés sans consulter au préalable les instances représentatives du personnel », dénonce Laurence, déléguée CGT de la Polyclinique Ormeau-Pyrénées. « Ce projet prévoit notamment des modifications horaires démentielles, qui vont nuire à la qualité des soins donnés aux patients ». Les salariées de la Polyclinique se mobilisent aussi contre la loi El Khomri « qui va détruire des avancées sociales acquises de haute lutte par nos ancêtres en 1936, alors que nous fêtons les 80 ans du Front Populaire », déplorent deux autres salariées de la Polyclinique.

Devant la Mairie de Tarbes, les manifestantes rejoignent sous les applaudissements les autres participants au défilé contre le projet El Khomri. Plus de 1800 personnes, 2500 selon l’intersyndicale CGT-FO-FSU-Solidaires, participent à cette nouvelle manifestation de protestation contre la loi « Travail », ce mardi 14 juin, pendant qu’une centaine de Bigourdans rejoignent Paris en TGV pour s’associer au défilé national.

Dans le cortège, quelques nouveaux collectifs font leur apparition. Plusieurs salariés de la société « Assistance Aéronautique et Aérospatiale » de Lanne, qui regroupe 160 employés, sont présents. Patrick, militant de la CGT, et Sébastien, non syndiqué, expliquent leur engagement contre le projet El Khomri. « C’est l’ensemble de la loi qui nous pose problème. De multiples détails négatifs y sont dissimulés. Par ailleurs, nous contestons l’article 2, ainsi que les dispositions facilitant le recours au licenciement ou le non-paiement des heures supplémentaires ». Anne-Lise, intermittente du spectacle, arbore comme ses confrères et consoeurs un tee-shirt avec une cible devant et derrière. « C’est le symbole de notre colère contre le MEDEF, qui souhaite purement et simplement la mort du statut des intermittents ». Elle manifeste aux côtés de la « Coordination des intermittents et précaires du Sud-Ouest », qui a été constituée le 9 juin par des intermittents de Tarbes, Pau, Bayonne et Biarritz. « Nous attirons l’attention du public sur le refus du MEDEF de signer l’accord historique finalisé le 28 avril 2016 entre les représentants des employeurs et les organisations de salariés représentatives du spectacle vivant. Dans le cadre de la négociation paritaire sur l’UNEDIC, cet accord doit être présenté à nouveau le 16 juin ». La coordination se réunit après la manifestation, pour envisager les actions à mener jeudi prochain, en lien avec les intermittents du spectacle de Pau.

Michael, délégué CGT des cheminots, défile aux côtés de ses collègues contre la loi El Khomri. « Nous avons voté en assemblée générale lundi la fin de la grève reconductible. Mais nous sommes en grève aujourd’hui, pour participer au mouvement interprofessionnel contre la loi « Travail ». Nous prévoyons aussi de nous associer aux prochaines journées de mobilisation ». L’accord d’entreprise de la SNCF a été signé par la CFDT et l’UNSA. La CGT et Sud réfléchissent sur la marche à suivre. « Nous sommes confrontés à l’alternative suivante : soit, nous nous opposons à cet accord d’entreprise. Du coup, ce sera l’accord de branche du secteur ferroviaire qui s’appliquera à la SNCF. Soit, nous signons ensemble, CGT et Sud, cet accord d’entreprise, puis nous le dénonçons. Et il faudra alors reprendre le cycle de la négociation sur l’accord d’entreprise avec la direction de la SNCF ». Un dilemme délicat à résoudre pour les cheminots.

Dans le défilé, les banderoles de « Nuit Debout » et les drapeaux d’ATTAC s’affichent, aux côtés de ceux des organisations syndicales. La camionnette de la CGT distille au fil du parcours le refrain de la contestation sociale  : « On ne lâche rien ». En fin de cortège, plus discrets, les partis politiques de la gauche alternative sont présents.

Place de Verdun, c’est au tour de Michel Torres, secrétaire général de la FSU, de lire la déclaration intersyndicale devant les manifestants, blottis sous leurs parapluies car une averse s’est déclenchée. « Cette loi El Khomri favoriserait encore plus la précarité », dénonce l’intersyndicale CGT-FO-FSU-Solidaires. « Il faut empêcher ce gouvernement de préparer le terrain aux fossoyeurs des acquis sociaux, 80 ans après le Front Populaire ». Les syndicats fixent trois nouveaux rendez-vous à la population des Hautes-Pyrénées contre la loi « Travail ». Un meeting régional à Toulouse le 20 juin. Deux journées de mobilisation nationale les 23 juin et 28 juin.

Après le discours intersyndical, Agnès Larribau, responsable de la CGT, propose aussi aux manifestants de venir soutenir Laetitia, une assistante médicale du Service Interprofessionnel de Santé au Travail (SIST) de Bagnères. Le rassemblement de soutien est prévu jeudi 16 juin à 9h30, devant le siège départemental du SIST, 33 avenue des Forges à Tarbes. Cette salariée est victime d’un licenciement économique pour avoir refusé une diminution de son temps de travail de 39 heures à 24 heures par semaine, alors que le nombre d’adhérents au SIST reste le même sur son secteur.

Par ailleurs, les agents des centrales hydrauliques du Sud-Ouest ont procédé à des débrayages et à des baisses de production ce mardi 14 juin, dans le cadre de leur action contre la loi travail et contre l’ouverture à la concurrence des concessions de barrages hydrauliques. Selon Eric Lolagne, délégué CGT du Groupement d’Exploitation Hydraulique (GEH) Garonne, 73,78% des agents se sont mis en grève, sur la moyenne des groupements d’usines, et 64 % sur le total du GEH, en comptant le personnel d’encadrement. La baisse de production électrique a été de 198 mégawatt pendant 5h30 sur les six groupements d’usine du GEH Garonne, soit l’équivalent de l’alimentation électrique d’une ville de 250 000 habitants. Au total, 12 piquets de grèves ont été mis en place sur les Unités de Production Hydraulique du Sud-Ouest. Cette action collective s’inscrit dans le cadre de la « convergence des luttes » qui devient le nouveau signal de ralliement des opposants à la loi El Khomri.

Jean-François Courtille