Sixième « Nuit Debout » à Tarbes

Travail, Constitution, migrants, consommation alternative et locale, actions non violentes ou convergence des luttes : le menu des assemblées générales de « Nuit Debout » est de plus en plus diversifié. Vendredi dernier, une quarantaine de personnes se sont retrouvées devant l’Hôtel de Ville de Tarbes, pour la sixième assemblée générale de ce mouvement citoyen. Prochain rendez-vous vendredi 27 mai à 20h, au même endroit.

Ils échangent d’abord les informations de la semaine, et chaque participant qui le souhaite présente de nouvelles initiatives originales. La sixième « Nuit Debout » des Hautes-Pyrénées, vendredi dernier à Tarbes, s’est déroulée suivant le même schéma. Puis, après l’arrivée des retardataires et des nouveaux arrivants, les petits groupes se sont formés autour de la place, pour approfondir les thèmes proposés par chaque commission. Ce 20 mai, sans doute en écho au mouvement social contre le projet de loi El Khomri, un nouveau groupe de travail est né, consacré au travail.

Après ces premiers échanges, les participants se sont réunis comme d’habitude en « assemblée générale » pour partager le fruit de leurs réflexions. La commission qui se consacre au Travail a évoqué la définition des différentes formes d’activité professionnelle : salariat, libre entreprenariat. Elle a abordé des thèmes comme la planification du travail pour répondre aux besoins, la socialisation des moyens de production ou la gouvernance des entreprises par la démocratie directe. La commission Migrants s’est appuyée sur le travail accompli par deux associations très présentes auprès des personnes « primo-arrivantes » : la Cimade et le Réseau Education Sans Frontières. Elle a décrit les actions que peut mener chaque citoyen pour aider ces personnes : recherches d’hébergement, d’équipements pour les logements. Ou encore, mobilisation contre les expulsions à Toulouse.

La commission Actions Non Violentes a tenté d’analyser les images transmises par les médias nationaux concernant le mouvement contre la loi Travail ou la Nuit Debout, avec la mise en évidence systématique des « casseurs ». Elle a évoqué les exemples donnés par des figures historiques de l’action non-violente tels que Gandhi ou Martin Luther King. Dans cet ordre d’idées, la commission « Convergence des luttes » s’est attachée à recenser les actions possibles dans le mouvement social des Hautes-Pyrénées. Les participants ont décidé de continuer à faire signer les pétitions contre l’ouverture le dimanche du Leclerc Ormeau de Tarbes. Ils s’associent également à la préparation des manifestations comme celle du jeudi 26 mai contre le projet de loi El Khomri. D’autres actions ont été présentées, comme la balade « manifestive » du collectif des « Cyclomotivés » de Tarbes le troisième samedi de chaque mois, ou la marche contre Monsanto à Toulouse. Sans oublier la pétition contre l’obligation de quitter le territoire qui frappe le jeune Eric, un lycéen togolais de Jean Dupuy à Tarbes.

La Commission Constitution a proposé la notion de « biens publics inaliénables » comme l’eau, l’énergie ou l’éducation. Un participant a suggéré d’organiser une fête autour du robinet d’eau potable de la place de la Mairie, symbole d’une ressource publique à protéger. Enfin, la commission « Consommation alternative et locale » s’est penchée sur la démarche de sensibilisation du grand public à travers l’éducation populaire.

L’assemblée générale porte aussi le souci de la culture. Une revue réalisée par un collectif d’artistes a été présentée. Et la soirée « Une histoire américaine » à Séméac le jeudi 26 mai à 20h30 a été rappelée aux participants. Signe touchant de la volonté des citoyens de « Nuit Debout » d’accorder une place à chaque personne lors des échanges : un tableau de « libre expression » a été apporté, pour « les personnes qui ne souhaitent pas parler au micro ». La septième assemblée générale aura lieu ce vendredi 27 mai, à 20h, sur la place de la Mairie de Tarbes.

Jean-François Courtille