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Crash de l’hélicoptère de la gendarmerie : le procureur fait part des premières investigations

samedi 21 mai 2016 par Rédaction

Eric Serfass, procureur de la République de Tarbes, a tenu en ce milieu d’après-midi , une conférence de presse au cours de laquelle il a livré les premières investigations de l’enquête ouverte pour homicides involontaires, suite au crash de l’hélicoptère EC 145 de la gendarmerie qui a fait 4 victimes.

Il a confirmé qu’il s’agissait bien de 4 gendarmes des Hautes Pyrénées, à savoir  : le pilote et le mécanicien co-pilote, du détachement aérien de la gendarmerie de Tarbes et de deux gendarmes du peloton de gendarmerie de haute montagne de Pierrefitte Nestalas, le PGHM des Hautes Pyrénées.

Identités des victimes

• Le pilote, le capitaine Jean-Christophe ROYER, 49 ans.

• Le mécanicien co-pilote, l’adjudant Dominique JAMET, 48 ans.

• Le gendarme du PGHM, l’adjudant chef Christophe CAVAILLES, 45 ans.

• Le gendarme du PGHM, l’adjudant chef Lionel LOUSSALEZ- ARTETS, 43 ans.

La déclaration du procureur

L’équipe en entraînement de secours en montagne était composée de 5 gendarmes du Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM), d’un médecin, du pilote et du mécanicien co-pilote.

Cette équipe de secours s’entraînait dans le massif du Vignemale, point culminant des Pyrénées françaises, 3298m d’altitude, montagne comprenant plusieurs glaciers et haut lieu du pyrénéisme, tant pour les randonneurs aguerris que pour les grimpeurs.

Cet entraînement avait notamment pour objectif d’équiper et de compléter des points d’ancrage à une altitude d’environ 3000m dans le but de faciliter les secours aux grimpeurs en difficulté, qui seraient engagés dans des voies d’escalades difficiles.

Ceci est l’occasion de rappeler que la vocation principale du PGHM est de porter secours aux personnes en danger et cette intervention du 20 mai 2016, comme tant d’autres, consistait certes dans un entraînement, totalement obligatoire pour maintenir le niveau des gendarmes, mais était aussi directement justifiée par l’installation de points fixes de nature à faciliter de prochains secours, dans une zone très difficile d’accès, et particulièrement exposée. Hier à 12h, les gendarmes avaient terminé avec succès cette opération d’équipement et était en train de se replier vers la vallée.

Pour le pilote et le mécanicien co-pilote, l’entraînement à la connaissance des conditions de vol selon les massifs montagneux, consistent dans des poses et déposes de personnes et de matériel, dans les approches au plus près de ces zones, sans contact avec le sol. Cet entraînement en conditions réelles est également totalement nécessaire.

Sur la trajectoire de la chute de l’appareil

L’hélicoptère EC 145 a chuté d’une altitude d’environ 3100m, au-dessus du couloir de Gaube, jusqu’à environ 2500m, sur le glacier des Oulettes.

Le premier choc de l’appareil sur la montagne a lieu juste après son départ du glacier d’Ossoue : le rotor principal, c’est-à-dire une pale, a heurté la paroi proche du sommet du Vignemale. L’appareil s’est alors abîmé et a chuté jusqu’au pied de la paroi, heurtant à nouveau violemment la montagne avant de s’écraser sur le glacier inférieur, 600m plus bas.

Sur l’enquête et les causes de l’accident

Je le dis et le redis, nous ne sommes pas à l’heure des conclusions mais des premières investigations.

Si nous pouvons retenir que le choc du rotor principal avec le rocher est intervenu très vite après le décollage depuis le glacier supérieur d’Ossoue, il est à ce jour impossible de déterminer si ce choc est la cause de l’accident ou s’il est la première conséquence d’une autre cause qui elle même aurait provoqué ce choc : par exemple une défaillance technique, par exemple une circonstance aérologique hors du commun.

Je vous confirme qu’une enquête judiciaire pour homicides involontaires est en cours. J’ai saisi, par l’intermédiaire de la direction générale de la gendarmerie, la section de recherche de la gendarmerie de l’air, service spécialisé à compétence nationale.

Les investigations porteront sur des éléments techniques (par exemple concernant le fonctionnement de l’appareil), des témoignages (notamment des personnes proches des lieux ou témoins visuels directs), des éléments climatiques (notamment l’aérologie) et des éléments humains (compétences, aptitudes et état physique et psychologique des personnes). Chaque hypothèse sera explorée et aucune négligée.

Des moyens importants d’investigations sont déployés afin d’expliquer les causes de ce drame. Je précise que l’accès par la neige ou le survol de la zone au pied du Vignemale est interdit durant le temps des investigations sur place et jusqu’à l’évacuation de l’épave et des débris, ce qui devrait durer quelques jours. Aujourd’hui, grâce aux bonnes conditions météorologiques, l’essentiel de l’épave a pu être évacuée ; elle est placée sous scellés judiciaires.