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Les élus du Département face à la colère de leurs agents et des opposants au projet de loi « Travail »

mardi 17 mai 2016 par Rédaction

L’Hôtel du Département des Hautes-Pyrénées a connu une matinée mouvementée, vendredi 13 mai. Les agents de la collectivité territoriale ont d’abord envahi la salle des délibérations pour protester contre la remise en cause du protocole actuel d’organisation du temps de travail. Puis, les représentants de la CGT, de FSU et de Solidaires, ont attendu en vain la rencontre prévue avec le président Michel Pélieu. Le chef de cabinet Olivier Guyonneau leur a proposé un nouveau rendez-vous mercredi 18 mai à 9h30.

Agenda social chargé pour les élus du Département des Hautes-Pyrénées, en ce printemps 2016 ! Le vendredi 13 mai a été une journée de mobilisation sociale à l’Hôtel du Département. La salle de délibérations, le hall et l’escalier du site ont été envahis par une foule d’agents du Département. La raison de leur colère : le projet de nouveau protocole pour l’organisation du temps de travail, qui doit être mis en place d’ici janvier 2017. Cette manifestation a entraîné l’annulation de la Commission permanente du Département. Les élus ont quitté la salle, et Michel Pélieu, le président, a reçu une délégation des agents CGT et CFDT. Quand les responsables des syndicats opposés à la loi El Khomri, appuyés par une quarantaine de personnes, dont plusieurs membres du collectif « Nuit Debout », arrivent à l’Hôtel du Département, ils sont accueillis par Olivier Guyonneau, le chef de cabinet de Michel Pélieu, plutôt embarrassé.

Les syndicats apportent au président des Hautes-Pyrénées une « proposition de vœu du Conseil Départemental » concernant la loi El Khomri, à soumettre au débat et au vote des élus. Olivier Guyonneau les informe que la rencontre initialement prévue ce vendredi à 12h15 avec Michel Pélieu et les membres de la Commission départementale est annulée, compte tenu des circonstances. Il affirme leur avoir téléphoné le matin pour proposer un report de la rencontre au mercredi 18 mai, sachant que tous les présidents de délégations du Conseil départemental n’avaient pas prévu de venir ce 13 mai. Les syndicats sont furieux. Ils estiment qu’une première rencontre de travail aurait pu avoir lieu avec Michel Pélieu. Faute de mieux, ils acceptent le nouveau rendez-vous, fixé ce mercredi 18 mai à 9h30, à l’Hôtel du Département.

Après leur départ, Olivier Guyonneau revient sur les événements du matin et sur la manifestation des agents du Département. « Les négociations sur le futur protocole d’accord concernant l’organisation du temps de travail des agents sont déjà prévues. Mais les agents présents ce matin ont souhaité exprimer leur attachement à l’ancien protocole », assure le chef de cabinet. « La Cour des comptes a demandé à Michel Pélieu de mettre en place ce nouveau protocole au plus tard début janvier 2017 », précise Olivier Guyonneau. La pomme de discorde entre le président des Hautes-Pyrénées et les agents manifestants se situe à deux niveaux.

A la sortie de l’Hôtel, Patricia, qui a assisté un peu plus tôt à la rencontre entre Michel Pélieu et une délégation des agents, sous la houlette de la CGT et de la CFDT, explique. « L’accord sur la mise en place des 35 heures au Département, adopté le 6 mai 1999, avait nécessité plus d’une année de négociation. Cette fois-ci, on nous demande d’aboutir à un compromis dès le mois d’octobre 2016, pour une mise en place début 2017. Le délai de discussion nous semble trop court ». Par ailleurs, selon Patricia, le désaccord principal porte sur la question des « 1607 heures de travail annuel. Nous pensons que ce total est un maximum, et l’employeur estime au contraire, que c’est un minimum. Pourtant, le travail accompli par les agents du Département est reconnu pour sa qualité. Nous craignons, avec ce nouveau protocole, une augmentation des horaires, et une dégradation des conditions de travail ». Une pétition a été lancée par les agents du Département pour demander le maintien du protocole actuel d’organisation du temps de travail. Elle a recueilli plus de 800 signatures, selon la CGT.

Mercredi dernier, lors de sa discussion à la salle des délibérations avec les opposants au projet de loi El Khomri, Michel Pélieu avait évoqué la nécessité de répondre au vœu de la Cour des comptes concernant l’organisation du temps de travail des agents du Département, sous peine de poursuites judiciaires. Les négociations sur ce futur protocole s’annonce donc orageuses …

Jean-François Courtille