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Marche contre les violences subies par les femmes
150 personnes des deux sexes ont participé mardi après-midi à une marche silencieuse à Tarbes, pour dénoncer les violences subies par les femmes. Revêtus de masques blancs, les marcheurs répondaient à l’appel d’un collectif de 8 associations. Quatre lycéennes ont lu à chaque étape de la marche un poème d’Eluard revisité sur le thème de la dénonciation du viol.
« Que voulez-vous, il m’a attachée. Que voulez-vous, il m’a violée. Que voulez-vous, cela m’a tuée. Ecoutez-moi, il faut se révolter ». Laurie et ses copines, lycéennes à Marie Curie, lisent avec émotion et intensité une version actualisée de « Couvre-feu », un célèbre poème de Paul Eluard. Face à elles, 150 personnes, certaines le visage découvert, d’autres arborant des masques blancs, écoutent avec gravité. Ce mardi après-midi, place de Verdun à Tarbes, elles sont réunies pour fêter à leur manière la journée internationale des femmes. Un collectif de 8 associations a appelé les citoyens à se rassembler pour une marche silencieuse dans les rues de la ville.
« Cette marche a pour but de rendre visible l’invisible, d’alerter l’opinion publique sur la réalité des violences toujours prégnantes que peuvent vivre toutes les femmes », déclare la responsable d’Amnesty International, l’une des 8 associations ou structures membres du collectif. « En 1993, l’ONU a voté une déclaration, approuvée par 197 Etats, sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Violence qui ne peut se justifier par aucune coutume, tradition ou considération religieuse. Et pourtant, en 2016, encore des agressions, encore des souffrances, encore des silences. Les violences contre les femmes, c’est tous les jours et partout ». Une réalité confirmée par Isabelle Coste, chargée de mission pour les Droits des femmes et pour l’égalité. « L’année dernière, 325 faits de violence conjugale à l’encontre des femmes ont été signalés dans les Hautes-Pyrénées, auprès de la police et de la gendarmerie. Nous estimons que seulement 20% des femmes osent porter plainte quand elles vivent une telle situation ».
Pendant la marche silencieuse, entre la place de Verdun et la Préfecture, en passant par la Mairie et la rue Brauhauban, les marcheurs distribuent aux badauds les marque-pages réalisés par des lycéennes de Marie Curie. Ils comportent les numéros des associations et des structures à contacter en cas de violence contre les femmes. Plusieurs marcheurs arborent des pancartes avec les mots de la honte : « menace, emprise, coups, viol » et de l’espoir : « respect, ouvrir les yeux, en parler ». Un adolescent qui voit passer le cortège s’exclame : « mais elle ne fait pas de bruit, votre manif ! ». Un participant lui répond que la démarche consiste justement à « faire du bruit par le silence ». A la Préfecture, les marcheurs se rassemblent pour écouter une dernière fois les lycéennes. Attentive, la Préfète Anne-Gaëlle Baudouin-Clerc les félicite pour cette action collective originale. Marie-Jo de la Cruz, une retraitée qui brandit la pancarte « dignité », enfonce le clou : « pour changer le cours des choses, il faudra construire l’égalité entre les femmes et les hommes ».
Jean-François Courtille
Violences femmes info : composez le 3919, appel anonyme et gratuit.
Amnesty International organise une « conférence gesticulée » sur le thème des violences conjugales ce vendredi 11 mars à 20h30 au Centre Albert Camus de Séméac.
Rédaction
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