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L’avenir des hôpitaux public au Conseil Municipal de Tarbes

mardi 8 décembre 2009 par Rédaction

Le maire de Tarbes, Gérard Trémège, a organisé hier soir un débat au conseil municipal sur le thème de « la création d’un hôpital commun Tarbes-Lourdes ».

Avant d’avoir toutes les explications, les ténors politiques du département s’étaient déjà expliqués et positionnés. NDLR. C’était le cas de Gérard Trémège (UMP), Chantal Robin-Rodrigo, François Fortassin et Claude Gaits (PRG) et le dernier en date Jean Glavany (PS). Cette fois, étaient réunis autour du maire et des conseillers municipaux, les principaux acteurs avec notamment J. Khazaka, Président de la CME (Commission médicale d’établissement), Bruno Hourmat, Directeur du Centre Hospitalier de Bigorre, R. Gauté, représentant des usagers.

D’entrée, Gérard Trémège précise : « Il s’agit d’un projet ». Et il précise, sans doute à l’adresse de Jean Glavany : « Bien sûr la décision n’est pas prise… Il s’inscrit dans le programme Hôpital 2012… Il y a débat interne avec l’autorité de tutelle ». Ce projet a plusieurs volets notamment technique et médical. Sur ce dernier point il est mené « en collaboration avec les praticiens ». Et nous apprenons qu’il a « été présenté aux techniciens des services de madame Bachelot… Il a été estimé cohérent… dans le cadre de ce qui se fait dans le pays ». Le projet sera présenté à la fin du 1er semestre 2010 pour obtenir un avis fin 2010, début 2011 au plus tard.

Gérard Trémège s’interroge sur le montant de 250 millions avancé par madame Bachelot et rapporté par Jean Glavany. Il précise « au vu des ratios du Ministère, le coût serait de 167 millions d’Euros ». Mais il ne s’agit que d’une évaluation conforme à ce qui se fait ailleurs en France.

Pour le Directeur Bruno Hourmat, nous avons 2 hôpitaux à moins de 20 km qui sont déficitaires : Lourdes de 3 Millions d’Euros par an et Tarbes de 5 millions. Le problème est essentiellement structurel. A terme si nous devons réduire les moyens humains et matériels, ce sera le secteur privé qui sera plus attractif avec par exemple des chambres individuelles avec cabinet de toilettes. Ce sera la mort du service public. Il évoque également les problèmes de conditions de travail des équipes médicales qui veulent travailler le moins souvent possible les week-ends avec la difficulté de recrutement. Et puis les doublons de personnel tel que 6 standardistes à Tarbes et Lourdes au lieu de 6 sur un seul hôpital commun. Il note enfin l’évolution des méthodes de soins. 60% des patients ne viennent que pour 0 ou 1 nuit et 20% pour plus d’une nuit.

En 2008, il était estimé que 470 lits seraient nécessaires.

Quant à l’idée de tout ramener sur Tarbes, celle-ci est évacuée. Les contraintes techniques d’un immeuble normalisé selon des règles de 1970 ne permettent pas d’améliorer le confort des chambres. Il est par ailleurs impossible de se développer en hauteur ou en surface. .

Pour J. Khazaka, Président de la CME, le projet médical Tarbes / Lourdes doit être « le plus ambitieux possible pour les citoyens ». Quant au représentant des usagers, R. Gauté, si on conserve l’ancien « on ne peut faire que du replâtrage ».

Jean Glavany (PS), co-auteur d’un livre blanc sur l’hôpital, regrette que le débat n’ait pas eu lieu plus tôt. Il rappelle ce que lui a dit Roselyne Bachelot : « la seule personne autorisée à prendre la décision c’est moi… La décision n’est pas prise ». Ce qui est une évidence vu l’état d’avancement du dossier et le calendrier qui a été fourni. Quant au chiffre de 250 millions « c’est Madame Bachelot qui me l’a dit. Elle m’a autorisé à le dire ». Pour le député, « un hôpital commun oui mais à deux sites ». C’est justement ce qui est exclu pour des raisons d’économie d’échelle. Un hôpital à Lanne c’est une « gabegie financière. Il faut arrêter les dettes… Cet hôpital s’il est neuf, ça veut dire la fin du service public à Tarbes et à Lourdes ». Par contre, c’est avoir un hôpital structurant pour le département facile d’accès. Il est exact qu’il n’y aura à Lourdes qu’une maison médicale d’urgence mais pas d’hôpital. Et Jean Glavany de dire « je ne comprends pas que le maire de Tarbes accepte qu’il n’y ait plus d’hôpital public dans sa ville ».

Marie-Pierre Vieu (PC) aurait souhaité d’autres représentants d’usagers. « Nous ne pouvons en faire l’apanage avec quelques élus. La santé publique touche toute la population. Que la population du département soit consultée ». Et elle propose un référendum d’initiative populaire ou une votation. En fait, elle aurait souhaité un grand débat public. Ce qui a permis à Gérard Trémège de lui rappeler que le Parti Communiste n’en avait jamais fait.

Claude Gaits (PRG) se félicite également de ce débat. Il rappelle la nécessité « d’économies d’échelle » tout en précisant qu’il « faut renforcer le service public ». Il relève « une certaine pertinence dans la démarche ». Une longue déclaration qui ne dit pas clairement qu’il est favorable au projet.

Henri Lourdou (les Verts) pose la question du transport et ses conséquences sur le climat. « Est-ce que cette question est intégrée au projet ? »

Gérard Trémège répond à toutes ces interrogations de l’opposition en précisant que le débat a eu lieu à Vic et aura lieu également à Lourdes. « Il fallait attendre un aval de principe du Ministère pour poursuivre » précise-t-il. Puis il monte au créneau notamment à l’égard de Jean Glavany. « Je veux m’adresser aux ringards qui sont contre l’hôpital commun. Les mêmes qui ont été contre le projet d’aéroport commun entre Tarbes et Lourdes ». Le ton est donné. « Le maire de Tarbes n’est pas choqué de donner un hôpital à la population du département. Ils ont besoin d’une réponse la plus moderne et une offre de qualité ». Pour le transport soulevé par Henri Lourdou, il rappelle qu’il a été créé « un syndicat mixte de transport pour assurer une desserte moderne pour nos concitoyens ». Bruno Hourmat précise que « le Luzéen qui vient à l’hôpital de Lourdes met plus de temps à chercher une place de stationnement que de venir à Lanne ». D’autant qu’il y aura une voie rapide entre Tarbes et Lourdes. Il précise également que le nouvel hôpital commun sera aux normes HQE avec géothermie et solaire, isolation, etc… autant de bonnes choses pour le climat qui n’est pas possible dans les hôpitaux actuels.

Le débat s’éternise sur des questions de détails. Toutefois, Jean Glavany propose l’hélicoptère pour les transports urgents. Ce qui n’est pas à exclure si nous n’avons qu’un seul hôpital. Pour ne pas multiplier les lignes.

Le Conseil Municipal s’est poursuivi sur les autres sujets alors que les manifestants avaient déjà quitté la salle.

Louis Dollo