Le TPR devant la DNACG : Pas encore de communiqué officiel

Hier matin, jeudi 19 novembre, les deux co-présidents Antoine Nunes et Jean-Pierre Davant plus le vice-président Jean-Michel Barrère, sont passés devant la DNACG (Direction Nationale d’Aide et de Contrôle de Gestion) de la LNR suite au déficit financier du TPR. La LNR n’a fait aucun communiqué suite à cette réunion, ce qui laisse entendre que dans l’état des choses, la Ligue n’a pas encore pris de décision officielle. Ce n’est pas la première fois que la LNR ne communique pas suite à une audition où aucune décision n’a été entérinée. Ce qui n’est pas une surprise car le dossier tarbais est assez complexe et il demande un examen attentif des pièces présentées. D’après nos informations, la décision a été mise en délibéré et compte tenu du week-end, la décision ne sera peut-être connue qu’en début de semaine prochaine. Entre temps, le Club aura fait son Assemblée Générale Extraordinaire où des décisions auront été prises officiellement, notamment avec une augmentation de Capital. La Ligue attendrait de savoir si le TPR est en mesure de combler ce déficit avant de notifier une décision. Côté club, la messagerie d’Antoine Nunes est pleine et ne peut plus recevoir de messages !

Assemblée Générale extraordinaire publique

Demain, samedi matin 21 novembre à 10h30, le TPR va tenir une Assemblée Générale Extraordinaire ouverte ’’à tous’’ comme l’a annoncé Antoine Nunes à la mi-temps du match contre Perpignan (AUDIO)). Le Président s’est engagé à répondre à toutes les questions restées sans réponse jusqu’ici. Il devrait annoncer l’augmentation de Capital du Club et diverses autres mesures prises pour combler le déficit actuel.

Rappel

Le TPR traverse une crise financière sans précédent, beaucoup plus grave que celles traversées jusqu’ici, puisque le déficit dépasse le million d’euros. Pourtant depuis la nomination d’Antoine Nunes à la Co-Présidence du TPR les finances s’étaient assainies et les échéances devant la DNACG (Direction Nationale, d’Aide et de Contrôle de Gestion) ont été vécues sereinement jusqu’à cette année. Un déficit qui serait dû au défaut de paiement du co-dirigeant d’une entreprise devenue Sponsor Maillot en succession de la Matmut fin 2014. Depuis cette année la Mutuelle Klésia a repris le sponsoring maillot avec Leclerc. Le club aurait engagé un Commissaire aux Comptes et a fait appel aux experts de la DNACG, pour vérifier et contrôler les comptes du TPR. C’est d’ailleurs le club qui aurait alerté le gendarme financier de la Ligue sur ses déboires budgétaires. Une attitude responsable qui tendrait à démontrer que le TPR n’a rien à cacher et qu’il se veut totalement transparent. Dans le même temps une plainte a été déposée auprès du Procureur de la république : ’’contre un système de tromperie très poussé’’ qui aurait abusé la vigilance du TPR. Une plainte déposée pour protéger les intérêts du TPR et démontrer sa bonne foi. Car il ne s’agit pas de vagues promesses de Gascons mais de contrats signés, qui semblaient en bonnes et dues formes. Cela n’aurait donc rien à voir avec des cas de tricheries ou de cachoteries avérées, qui ont conduit la DNACG à sanctionner financièrement ou sportivement des clubs fautifs. D’ailleurs la DNACG, elle même, aurait été abusée par le partenaire indélicat qui aurait présenté en personne les dits-contrats devant la commission de la LNR.

Tout faire pour sauver le TPR

’’Le TPR n’a rien à cacher’’ martèle le Président Nunes depuis le début de l’affaire même s’il a cadenassé l’information depuis qu’il a révélé le déficit aux partenaires du TPR le 23 octobre à la réception d’après match contre Bourgoin. Le Président a toutefois rencontré les joueurs et le staff du TPR, pour leur assurer qu’il mettrait tout en œuvre pour trouver l’argent manquant. La Mairie de Tarbes a déjà annoncé qu’elle était derrière le club et qu’elle était prête à verser une subvention exceptionnelle de 100 000 €. D’autres collectivités, comme le Département et le Grand Tarbes, pourraient aussi voter des subventions exceptionnelles pour permettre au rugby bigourdan d’avoir une vitrine en Pro D2. Une vitrine nécessaire après la disparition du paysage professionnel d’un club mythique comme le FCL (descendu en Fédérale 2) et de clubs comme Bagnères (Fédérale 1) ou Lannemezan (Fédérale 2), qui ont évolué au plus haut niveau et qui ont fourni au rugby français de nombreux internationaux. La Bigorre se doit d’avoir un club en PRO D2 de même que le Comité Armagnac-Bigorre qui a perdu Auch il y a deux saisons.

Diverses solutions

Les solutions pour sauver le TPR de la relégation financières existent. Le club a prévu une augmentation de capital auprès de ses actionnaires actuels et notamment du Club Affaires. Il peut aussi ouvrir l’entrée de ce capital à d’autres partenaires y compris à des associations de petits actionnaires privés. Chaque partenaire peut mobiliser des entreprises avec lesquelles il est en relation d’affaires pour qu’elles mettent quelques centaines ou milliers d’euros au pot. Le club peut aussi lancer une souscription afin de recueillir des fonds destinés à combler en partie le déficit ou à couvrir un emprunt plus important. Une souscription qui toucherait tous les aficionados du rugby bigourdan mais aussi les anciens joueurs du Comité et d’ailleurs, qui ont affronté Tarbes lorsqu’il s’appelait Stadoceste. La plupart de ces anciens rugbymen ont réussi en affaires et ont la capacité financière de soutenir le club. La solution d’un emprunt qui serait couvert par la Ville de Tarbes, comme annoncé par le Maire Gérard Trémège et Francis Touya, le Maire-Adjoint, Chargé des Sports, est aussi envisageable. Le Département, sensibilisé par le Président de l’Office Départemental des Sports, l’ex-international lourdais Louis Armary et le Grand Tarbes, sensibilisé par l’ex-arbitre Pierre Lagonelle, lui aussi chargé des Sports, pourraient aussi se porter caution. En additionnant ces différentes solutions, il ne devrait pas être impossible, si la mobilisation est importante, de combler ce déficit. Rappelons que Lille a réussi à mobiliser en trois semaines plus d’un million d’euros de dons pour sauver le LMR des foudres de la FFR. A peu près la somme qu’il manque au TPR...

Jean-Jacques Lasserre