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Le PDG de MG Call auditionné par le Tribunal de commerce

lundi 21 septembre 2015 par Rédaction

Les salariés se sont rassemblés rue du Maréchal Foch pour manifester leur colère.

« Il ne nous a même pas adressé la parole. Pendant ses interventions, il a essayé à plusieurs reprises de quêter notre approbation par le regard. Ni ma collègue, ni moi, ne sommes tombées dans son piège ». Caroline était l’une des deux déléguées des salariés de MG Call et de l’IRC (organisme de formation) présentes lors de l’audition de Mohamed Gueday devant le Tribunal de commerce, lundi après-midi. « Il reste dans l’idée que, si on lui accorde 15 jours de délai, il pourra trouver une solution pour l’entreprise. Mais à mon avis, il n’a convaincu personne », précise la jeune femme.

Le Tribunal a mis sa décision concernant l’avenir de l’entreprise MG Call en délibéré. Il l’annoncera mardi après-midi, selon Caroline, et selon l’avocat des deux équipes de salariés, Maître Christian Klein. « Ni le Ministère public, ni le Tribunal n’ont été dupes de cet homme », estime l’avocat. « Il n’a jamais été employeur dans les faits. Il a créé deux entreprises et embauché 149 personnes avec 1500 euros de capital ! Monsieur Gueday a tenté de convaincre le Ministère public et le Tribunal qu’il avait un contrat signé, mais au bout d’un moment, plus personne n’est dupe ».

« Gueday, à la barre, les MG Call en ont marre » : les salariés de la plateforme téléphonique de Tarbes se sont rassemblés, avec le soutien de nombreux militants de la CGT, sur le parvis du Tribunal, en espérant voir sortir leur PDG. Sifflets, chants et danses animent cette manifestation. Après une salve de pétards, plusieurs salariés s’allongent pour mimer le choc psychologique subi ces derniers jours. A la fin de l’audience et après le retour de la délégation des salariés, toujours pas de Mohamed Gueday à l’horizon. De nombreux manifestants se dispersent, mais quelques-uns d’entre eux restent dans les parages, au cas où.

Et soudain, vers 17h, le PDG de MG Call surgit, entouré par des policiers. Les salariés présents sifflent à son passage. Véronique se place dans son angle de vision, en lui montrant le carton qu’elle a confectionné pour l’occasion, avec la photo du patron et ces mots : « moi, le renard, l’usurpateur, je suis tombé dans mon traquenard ». « Je l’ai regardé droit dans les yeux, je l’ai apostrophé, et il a baissé les yeux. Il y’a huit jours, quand il nous a rencontrés pour la dernière fois sur le site de MG Call, il avait saisi mon bras en me disant : ‘faites-moi confiance’. Et voilà où nous en sommes ! ».

Les salariés auraient aimé que leur patron accepte de les affronter, à la sortie du Tribunal. « Nous aurions voulu qu’il nous adresse des excuses. Mais il s’est caché, avant de s’enfuir par une porte latérale. On nous a privés de ce moment-là », déplore Véronique. « Il nous a trompés pendant neuf mois, et à présent, il refuse d’assumer ses responsabilités envers nous ».

Manuel Espejo, secrétaire de l’Union locale CGT de Tarbes, exprime sa fierté et sa déception à l’issue de cette audience au Tribunal de commerce. « Fierté de voir ces salariés s’indigner contre l’injustice et découvrir l’importance de la lutte collective. Déception de voir qu’on les a spoliés du minimum auquel ils avaient droit : exprimer leur colère en face de leur PDG ».

La journée de mardi sera celle de tous les espoirs et de tous les dangers, avec un menu copieux au programme des salariés de MG Call et de l’IRC : rencontre à la Maison commune avec le Directeur régional du Pôle emploi à 14h30, puis rencontre à la préfecture à 17h avec les autorités préfectorales et les élus du Grand Tarbes. Sans oublier le « prononcé » de la décision du Tribunal de commerce, dont dépendra la prise en charge des salaires de 149 personnes qui ont placé en vain leurs espoirs dans l’entreprise MG Call.

Jean-François Courtille