Après Tarbes-Pau : Verre à moitié plein ou à moitié vide ?

A moitié plein pour Pau

Pour Simon Mannix, c’est clair, le verre était à moitié plein. ’’On avait bien préparé le match dans le contexte (du derby sous-entendu). On a pris les deux points et j’ai félicité mes joueurs.’’ Est-ce pour vous deux points perdus ou deux points gagnés ? ’’C’est le verre à moitié plein et à moitié vide. Moi je prends deux points, ça veut dire 74 points au classement. Pour l’instant, on a seize points d’avance sur le deuxième, c’est pas mal et on va continuer à bosser.’’ Verre aussi à moitié plein pour Loïc Bernad qui sera dans l’effectif du Top 14 la saison prochaine : ’’On ramène les deux points du match nul et c’est très bien, ça nous fait plus deux au classement britannique, c’est parfait !’’

A moitié vide pour Tarbes

Côté tarbais, ce serait plutôt le verre à moitié vide, tant on a un sentiment de frustration par rapport à un arbitrage à double vitesse : Ultra rapide pour siffler les fautes tarbaises et hyper lent pour siffler les fautes paloises au sol ou dans les mauls. Avec humour le Président Nunes faisait remarquer : ’’Ce que retiendra l’histoire, c’est que l’année où Pau est remonté en Top 14, il ne nous a pas battus. On les a battus en amical, on les a battus chez eux en championnat et ils font match nul chez nous, un petit peu grâce à l’arbitre.’’ Humour feutré chez le capitaine Benjamin Collet : ’’C’est ce qui fait la différence entre le premier du championnat qui encaisse vingt temps de jeu sans faire de fautes et le onzième ou douzième qui doit progresser sur son indiscipline’’. Frustration contenue chez Frédéric Garcia, l’entraîneur des avants, avec un message subliminal à l’encontre des arbitres : ’’je ne sais pas si on méritait la victoire mais en tout cas on ne méritait pas de perdre.’’ Sans doute en référence à l’occasion offerte à Lescalmel en fin de match et refusée à Moeke... Benjamin Thuries confirme à demi mot : ’’On est déçu parce que sur les deux dernières mêlées, on espérait obtenir une pénalité.’’ Par contre c’était plutôt une sourde colère qui pointait chez Nicolas Nadau : ’’On aurait pu aller chercher un peu plus, si quelque part, les Dieux de l’arbitrage nous aidaient un peu plus. C’en est presque risible aujourd’hui...’’

Arbitrage à double vitesse

Un arbitrage qui a permis à Pau de mener de 9 points après vingt minutes de jeu sans avoir rien montré, si ce n’est que des coups de pied de pression. Un arbitrage qui a permis à Pau de toujours mener au score et jamais l’inverse. Avec d’un côté des pénalités obtenues difficilement, après plusieurs temps de jeu, dont une après 2’30’’ de possession dans les 22 m palois. Et de l’autre des pénalités rapidement sifflées dès la première incursion béarnaise dans le camp tarbais, après chaque égalisation. Et si le score est resté nul, c’est parce que Lescalmel a trouvé un poteau sortant après l’égalisation à 23 partout ! Par contre, alors que les Tarbais ont passé les cinq dernières minutes dans les trente mètres palois, avec trois ou quatre mêlées à refaire, aucune pénalité ne s’est présentée. Du coup, en désespoir de cause, Moeke en a été réduit à tenter deux drops, dont un contré. Ce qui est grave, c’est qu’on en est à se demander, si dans pareil cas, mais dans le camp tarbais, une pénalité n’aurait pas permis à Pau de s’imposer... Pour en revenir au verre à moitié vide ou plein, il y a les pessimistes qui voient les deux points perdus au classement britannique. Cependant, même si on peut en regretter les circonstances arbitrales, il faut se satisfaire des six points pris au Champion de France en deux rencontres !