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Remise de la Médaille de la Famille à trois mamans méritantes

mercredi 11 février 2015 par Rédaction

Hier mardi, dans les salons de la préfecture, a eu lieu la cérémonie de remise de la Médaille de la Famille sous la présidence de la préfète Anne-Gaëlle Baudouin-Clerc en présence de plusieurs conseillers généraux, des maires ou de leurs représentants des communes d’Aureilhan, Ibos et Tarbes, de la Directrice de la Cohésion Sociale et de la Protection des Populations, du Directeur de la SAGV , et de la Directrice des Services de l’UDAF.
Trois mères de famille ont été distinguées après le discours de Monique Dupuy Adisson, Présidente de I’UDAF des Hautes Pyrénées.

Le discours de Monique Dupuy Adisson,
Présidente de I’UDAF des Hautes Pyrénées

« La cérémonie de la remise de la médaille de la famille est à la fois républicaine et familiale.

Familiale parce que cette médaille récompense et distingue des familles, Républicaine parce que cette cérémonie veut donner toute sa place à l’idée de famille dans la République.

Qu’est-ce qui fait que nous sommes ensemble dans cette République, comment pouvons-nous y vivre les uns avec les autres ?

La famille est une des réponses, pas la seule, mais une des réponses avec l’école, avec nos institutions.

Aujourd’hui au regard des évènements du mois de janvier, il est important de pouvoir rappeler ces valeurs là et ses principes.

Cette médaille a une longue histoire. Créée au lendemain de la 1ère guerre mondiale en 1920, il s’agissait, après les pertes colossales de la guerre, d’encourager les familles de France à faire des enfants, et donc de récompenser les mères, lesquelles étaient parfois devenues veuves.

Le Gouvernement de l’époque souhaitait envoyer un message aux familles, celui de faire des enfants pour repeupler la France.

Aujourd’hui la situation n’est plus la même. Nous ne sommes plus en guerre, fort heureusement, et les familles en France font des enfants.

Avec l’Irlande, nous avons le meilleur taux de natalité et de fécondité de l’Europe. Ceci grâce à notre politique familiale qui permet de concilier vie familiale et vie professionnelle, et au fait que les familles de France ont confiance en l’avenir du pays.

Le contexte n’étant plus le même, la médaille de la famille a donc été dépoussiérée il y a 2 ans, permettant ainsi l’attribution à des familles plus conformes avec l’évolution de notre société et à toutes les formes de familles : classiques, recomposées, monoparentales, homoparentales, mais aussi à des familles ayant accueilli et élevé un enfant qui n’était pas le leur parfois au décès de leurs parents.

Aujourd’hui remettre cette distinction c’est avoir l’opportunité de souligner les valeurs portées par les familles, les valeurs de solidarité et de partage des uns et des autres, de partage des joies autant que des douleurs.

Les valeurs de respect. Dans une famille il y a le respect, celui des enfants pour leurs parents, celui des parents pour leurs enfants. Ce n’est qu’à ces conditions que les enfants deviendront des adultes citoyens. Les valeurs de la transmission. Parents, grands-parents transmettent l’histoire familiale qui se confond parfois avec l’histoire nationale et internationale.

Aujourd’hui je pense tout particulièrement à Bernadette DOERR, membre d’une communauté qui a payé un lourd tribu pendant la dernière guerre mondiale, et dont on aimerait entendre parler davantage en ces temps de commémoration de la libération des camps de la mort. Mais aussi à Maria qui en 36 a fui son pays pour des valeurs Républicaines et qui elle aussi a connu l’enfer des camps.

Enfin les valeurs de transmission d’éducation, de formation, d’élévation dans la vie.

Aujourd’hui ce sont des mères qui sont décorées car elles ont été avec leur mari ou leur compagnon de bons parents et ce n’est pas toujours facile, il peut même y avoir des circonstances où certains parents ont besoin d’être accompagnés. Et à ces moments là, le mouvement familial par le biais de ses associations est présent. Présent concrètement par des actions d’accompagnement à la parentalité ou d’aide à la gestion budgétaire. Mais aussi présent par sa participation à l’élaboration de la politique familiale à la Caisse Nationale des Allocations Familiales, au Haut Conseil de la Famille, plus près de nous dans le département des Hautes Pyrénées à la Caisse d’Allocations Familiales et certainement prochainement dans le schéma départemental des services aux familles.

Pour conclure, au nom de l’UDAF, je voudrais encore féliciter ces trois mamans Bigourdanes aux parcours de vie différents, d’avoir su concilier de la même façon, vie familiale et vie professionnelle pour élever leurs enfants dans le respect des valeurs familiales et des valeurs de notre République ».

Des mamans méritantes

Mme Maria de Lourdes BELTRAN

Madame BELTRAN, 87 ans, née à Barcelone, arrivée en France en 1936. Pour fuir le Franquisme, elle a traversé les Pyrénées à pieds et s’est retrouvée comme des milliers d’Espagnols dans un camp de rétention dans les Pyrénées Orientales, avant d’être transférée dans le camp de Gurs.

Elle a rencontré son mari à Tarbes, également réfugié espagnol. Ils se sont mariés en 1948 et ont eu 5 enfants. Mr BELTRAN est décédé en 1966.

Elle a donc élevée seule ses enfants, tout en travaillant.

Elle s’est attachée à leur transmettre des valeurs républicaines et de tolérance. Elle leur a appris à respecter le Pays où elle est née, et celui qui a vu naitre ses enfants. Pour reprendre les propos d’un de ses fils « Elle nous a appris à être de bons citoyens ».

Mme Maria Dulce CAMACHO Maria,

Madame CAMACHO, 40 ans, née à Madeire, mère de 4 enfants, issue elle-même d’une famille de 7 enfants.

Maria a deux passions le travail bien fait et la famille. Elle a toujours travaillé mais a alterné avec des périodes de congé parental. Elle est un exemple de ces nouvelles formes de famille que sont les familles recomposées, avec Philippe son compagnon, ils ont élevé jusqu’à six enfants dans la maison.

Elle est aujourd’hui ouvrière polyvalente à l’OPH 65 Seule femme dans une équipe d’hommes, elle met à profit ses talents de bricoleuse au service des locataires. Ses grandes qualités relationnelles lui permettent un contact chaleureux avec eux et en particulier de retisser du lien avec les plus en difficultés d’entre eux.

Maria est une maman attentionnée aux compétences multiples : bricoleuse, cuisinière, décoratrice, couturière, qui met en application autant avec les siens qu’avec les autres les valeurs de respect de tolérance et de solidarité apprises de ses parents.

Mme Bernadette DOERR, dite Carletta

Madame DOERR, 56 ans, née à Lourdes, issue de la communauté du voyage, a 5 enfants, 18 petits enfants, 3 arrières petits enfants. Méritante, battante, elle sait se débrouiller même dans les situations difficiles. Pour reprendre les propos de Mr BOUBE « elle a su procurer à sa famille un lieu de vie digne pour élever ses enfants du mieux possible dans des conditions de vie souvent difficile ».

Elle a su inculquer à sa famille une bonne éducation entre les valeurs des voyageurs et celle de notre société pourtant pas toujours en adéquation.

Elle a toujours été très présente, autant pour ses enfants que ses petits-enfants, ses frères, ses sœurs et tous les membres de sa famille. Elle sert de lien et de relais avec les administrations, les médecins. Elle a notamment beaucoup soutenu sa fille Margueritte, lors de la longue maladie de sa petite fille, aujourd’hui disparue.

Elle est rassurante et bienveillante pour toute la famille dont elle est le pilier le plus solide.