Les voeux de Gérard Trémège, maire de Tarbes

Plus de 1500 personnes ont assisté, hier soir, au parc des expositions, à la cérémonie des vœux du maire de Tarbes Gérard Trémège. Parmi elles de très nombreuses personnalités au premier rang desquelles on notait Anne-Gaëlle Baudoin-Clerc, préfète des Hautes-Pyrénées. L’occasion pour le premier magistrat de faire un long discours où il a passé en revue les sujets d’actualité, affichant notamment ses inquiétudes sur le projet de réforme territoriale (fusion de Midi-Pyrénées avec Languedoc-Roussillon), sur les conséquences de la baisse drastique des concours apportés par l’Etat aux collectivités territoriales, sur les hausses probables des impôts consécutives à la pression de l’Etat, sur l’économie en général.

Le discours de Gérard Trémège

« Quel plaisir de vous voir ce soir si nombreux ici !! Merci de tout cœur !

Mes chers amis Tarbaises et Tarbais,

Plus qu’une habitude, c’est à présent une tradition de nous retrouver chaque début janvier, pour fêter ensemble l’année nouvelle. Aujourd’hui, c’est la 14ème fois consécutive, que j’ai le plaisir de vous recevoir pour la traditionnelle présentation des vœux du Maire et de la Municipalité à toute la population et pour partager avec vous la fameuse galette.

Cette rencontre est précieuse à mes yeux car elle rassemble toutes celles et tous ceux qui ont en partage l’amour de notre ville et souhaitent, tous ensemble délivrer un message d’espoir.

C’est une fête populaire, fraternelle, sincère. Et c’est ainsi que j’aime les belles réunions de famille !!

Cette année, nous sommes heureux d’accueillir une nouvelle représentante de l’Etat, en la personne de Mme Anne-Gaëlle Baudouin-Clerc, préfète des Hautes-Pyrénées, que je salue et à qui j’adresse mes remerciements pour la qualité du travail réalisé ensemble et avec ses services.

Cette fête qui nous réunit illustre ma volonté de placer les Tarbaises et les Tarbais au cœur de mon action, de mon engagement comme c’est naturellement le cas pour mes adjoints, pour les conseillers municipaux de ma majorité et pour l’ensemble des collaborateurs du personnel municipal.

Je ne vous cacherai pas le plaisir que j’ai à me remémorer la belle victoire du mois de mars dernier, où, dès le premier tour, vous m’avez redonné votre confiance pour continuer le travail accompli depuis 2001. J’ai eu l’occasion de vous dire mes remerciements et suis heureux de vous les renouveler ici en ce début d’année 2015.

Dans le tumulte ambiant généré par des pollutions politiciennes extérieures qui se voulaient digressives, vous avez compris que l’intérêt général pour la ville, pour sa population pour son avenir, était de permettre de poursuivre l’action entreprise, action entreprise depuis le début dans la clarté, la transparence et l’honnêteté. Merci de l’avoir compris.

Ce merveilleux témoignage de confiance a été pour moi une victoire personnelle, humaine, une victoire du cœur et de l’affection avant d’être une victoire politique. Je suis attaché à ma Ville tout le monde le sait et aussi à mes compatriotes. Je suis des leurs. Ils sont en moi. Tous.

Chacun connait les obstacles qui ont été artificiellement élevés sur ma route pour m’empêcher d’avancer ; chacun sait combien est dur le combat politique ; chacun sait aussi que certains n’hésitent pas à utiliser les moyens les plus déloyaux, à emprunter les plus voies les plus sordides, à mettre en œuvre les instruments de manipulation et de destruction personnelle. Sans scrupules. Sans vergogne. Sans honte.

A tous ceux-là qui ont trempé dans cette misérable entreprise, je leur dis mon mépris et je leur annonce l’échec de leurs sinistres plans.

A mon adversaire lors de cette dernière campagne municipale, Mme Michèle Pham je redis combien j’ai apprécié sa courtoisie et son respect des règles démocratiques et je lui en sais gré.

*

J’adresse, naturellement, à chacune et chacun d’entre vous, ici et ailleurs si nombreux, des remerciements chaleureux.

Je vous salue donc avec joie, affection et reconnaissance.

Je veux aussi, et vous le comprendrez aisément saluer les personnalités officielles qui sont également avec nous.

Je salue aussi les représentants de la garnison de Tarbes, le Délégué Militaire Départemental, les chefs de corps des deux régiments – le 1^er Régiment de Hussards Parachutistes et le 35^ème Régiment d’Artillerie Parachutiste – auxquels nous sommes si attachés, ainsi que les nombreux officiers, sous-officiers, hussards, artilleurs parachutistes et personnels civils qui sont parmi nous ce soir.

Au moment où des militaires tarbais sont engagés, notamment au Mali, en République centrafricaine et au Liban, où je me suis rendu pour leur apporter les salutations fraternelles de toute la population tarbaise, je veux les assurer de notre affection mais aussi de notre fierté devant la manière, parfois jusqu’au sacrifice ultime, dont ils portent les couleurs de notre pays pour l’honneur des armes de la France, pour la liberté, le progrès et la démocratie.

Je veux aussi dire notre gratitude aux représentants de la Gendarmerie Nationale, de la Police Nationale et des Sapeurs-Pompiers sans oublier les personnels du Centre Hospitalier de Bigorre et des cliniques de notre Ville, ainsi que tous les professionnels de santé : ils sont toujours prêts à nous venir en aide et à nous secourir quand nous sommes face à l’adversité et aux difficultés de toute nature.

Je veux aussi saluer les policiers municipaux et l’ensemble des personnels du Pôle Sécurité et des Déplacements Urbains de la Ville de Tarbes : ils effectuent des missions complémentaires et constituent un maillon essentiel de la politique de sécurité et de tranquillité à laquelle j’ai toujours souhaité accorder l’attention la plus permanente pour le bien de tous. Mais la montée des incivilités est inquiétante.

Merci aussi de leur présence aux représentants de l’autorité judiciaire, chefs de juridictions, magistrats du siège et du parquet, aux représentants des avocats, des huissiers et des notaires de notre Cité.

J’adresse également un salut respectueux aux autorités religieuses, dont Monseigneur BROUWET, Evêque de Tarbes et Lourdes, mais aussi l’ensemble des membres du clergé de notre Ville et des représentants de toutes les confessions et courants de pensées philosophiques : chacun a sa place dans la Cité pour créer des liens entre les cœurs et les êtres dans la liberté, le respect de l’autre et la tolérance.

Je tiens également à citer les représentants de la vie économique et sociale de notre Ville : présidents et élus des chambres consulaires, représentants des organisations professionnelles et des syndicats de salariés.

Mon salut amical va aux représentants du monde associatif qui animent la vie culturelle, sociale et sportive de Tarbes : leur travail considérable crée des relations harmonieuses et contribue chaque jour à la qualité du vivre ensemble dans notre ville et nos quartiers.

Je tiens aussi à saluer l’ensemble des services municipaux, avec, à leur tête, le Directeur Général des Services Jean-Luc Cossou : ils ont réalisé un travail remarquable pour nous recevoir ici ce soir ; cette organisation est confiée depuis 2011 à mon adjoint Roger-Vincent Calatayud que je tiens à remercier publiquement.

Je veux exprimer ma confiance et ma gratitude à l’équipe de direction, aux cadres, chefs de services et à l’ensemble des agents municipaux. Avec eux aussi, je suis souvent exigeant et impatient pour les Tarbais mais j’apprécie la compétence, le dévouement et le sens du service public dont ils font preuve  » .

Gérard Trémège adressait ensuite ses remerciements aux services municipaux : Protocole – Animations – Fêtes ; Communication ; Police Municipale ; Espaces verts ; Tarbes en Scènes ; Cuisine Centrale ; SDU ; Secrétariat Général ; au Lycée Lautréamont ; aux boulangers et pâtissiers qui ont préparé les galettes, au BIG BAND 65 et au Groupe Folklorique Portugais, à l’association Cinéma Vivant, aux services du Parc des Expos, aux Pompiers et à la Croix Rouge.

*

Au début de ce troisième mandat municipal, je tiens à vous exprimer quelques réflexions :

Cette année 2015 débute dans l’incertitude à bien des points de vue : politique, économique, international. Dans ce contexte mouvant, nous devons gérer les affaires publiques qui nous ont été confiées par les électeurs dans des collectivités territoriales fragilisées comme jamais.

La réforme territoriale, dont le premier volet vient d’être promulgué, nous place désormais en marge d’un vaste ensemble régional dont la dorsale ira de Toulouse à Montpellier et dont le tropisme méditerranéen affiché se conjugue mal avec notre géographie. Pour nous, il eût été peut – être plus cohérent d’être intégrés dans la région Aquitaine. Mais au-delà de cet aspect, sommes-nous certains qu’il suffit de tracer à la hâte de vastes régions sur la carte de France pour qu’elles pèsent d’un poids réel sur la carte de l’Europe ? Nous observerons avec attention ce qui sortira du débat sur la loi en termes de compétences, de moyens et surtout de ressources.

Comme maire de Tarbes, mais aussi comme élu régional, j’aurai à cœur de veiller à l’intérêt de notre ville.

Par ailleurs, je ne peux que manifester ma très vive inquiétude sur les conséquences de la baisse drastique des concours apportés par l’Etat aux collectivités territoriales. Je ne mésestime pas la nécessité de réduire les déficits et la part de la dépense publique. Pour autant, je crains que l’Etat n’ai joué la facilité pour lui en taillant à la hache dans les ressources des collectivités en général et des communes en particulier. Le prélèvement représente 20% des dotations alors que la dette des collectivités représente 10 % de la dette totale.

Cette décision a pour conséquence immédiate de peser à court ou moyen terme sur le niveau d’investissements des collectivités, donc sur l’activité de nos entreprises donc sur l’emploi et l’avenir de nos territoires. L’observatoire conjoncturel de la CCI est à cet égard révélateur de la situation actuelle.

Quand on veut baisser les dépenses, il vaut mieux baisser les dépenses improductives.

Du reste, comment ne pas voir un tour de passe-passe budgétaire derrière l’affirmation, encore réitérée cette semaine, qu’il n’y aura plus de hausses d’impôts ? Difficile pour nos concitoyens d’y croire quand l’Etat continue à accentuer sa pression, quand il contraint les collectivités à d’inéluctables hausses d’impôts et quand il autorise ou organise d’importantes hausses de tarifs publics ! SNCF + 2,6 %, Timbres + 7 %, Redevance Audiovisuelle + 3 €, Taxe sur le Gazole 4 cts, taxe de délivrance de médicaments… et demain, je le crains car cela me parait inévitable, hausse de la TVA.

Plus largement, l’économie de notre pays nous inquiète. Je forme le vœu que l’éclaircie cent fois promise soit au rendez-vous cette année. Les entreprises, et notamment les plus petites, commerciales, artisanales et de services, souffrent. Elles rencontrent beaucoup de difficultés qui, reconnaissons-le, sont plus liées à un manque de pouvoir d’achat des ménages et de capacités d’investissement des acteurs locaux que de compétitivité internationale.

N’attendons pas tout de facteurs extérieurs à la France tels le prix du pétrole, la parité des monnaies, les taux bas.

Ce sont des facteurs volatils plus sûrement sources d’incertitudes ou de menaces que d’opportunités.

Enfin, pour finir cette réflexion plus politique de mon propos, je voudrais exprimer le souhait que 2015 ne soit pas l’année durant laquelle notre pays s’abandonnera à la recherche de boucs-émissaires, à la tentation des solutions simplistes et extrêmes (de tous bords), ou se laissera berner par ceux qui pensent que tous les maux viennent de l’Europe alors que c’est plus certainement la solution.

Je forme également le vœu que le spectre de la guerre qui rôde toujours aux portes de l’Europe, en Ukraine actuellement, retourne dans les poubelles ou les oubliettes de l’Histoire. Mais, je n’en suis pas certain. Le monde est la résultante de nos actes individuels. Se changer soi-même est la seule voie vers un monde meilleur. Transformons nos incertitudes en défi, notre pessimisme en volonté farouche.

Je forme une nouvelle fois, pour chacun d’entre vous, pour vos familles, vos proches et tous ceux qui vous sont chers, des vœux de santé, de bonheur et de sérénité.

Je forme pour vos entreprises, vos projets, vos associations des vœux de réussite et de progrès.

Je forme pour notre pays des vœux ardents d’apaisement, de compréhension mutuelle et de hardiesse dans la conduite des réformes qui restent encore à accomplir pour moderniser la France et la rendre plus agile dans la compétition mondiale.

Je forme enfin pour les plus fragiles, les plus faibles, pour les malades, pour celles et ceux qui souffrent de l’isolement et de la solitude et aussi pour les affligés des vœux de soulagement de leurs tourments en les assurant de la constance de ma solidarité à leur égard.

Bonne et heureuse année à tous. Vive la Ville de Tarbes qui nous réunit. Vive la France que nous aimons.

Et, comme Voltaire, dans le pessimisme ambiant disait : « j’ai décidé d’être heureux parce que c’est bon pour la santé » et c’est bon pour mon pays.

Il ne restait plus alors comme le veut la tradition que le maire de Tarbes et le préfète découpent la galette des rois que la nombreuse assistance a beaucoup appréciée.