PRO D2 (11e journée) : MONTAUBAN-TARBES

Le TPR pour survivre

Les Tarbais ont battu les Montois, tout justes auréolés par leur victoire contre Pau, sans pour autant avoir livré leur meilleur match en touche (huit ballons perdus), ce qui les a privé de munitions importantes et qui les a maintenus sous la pression landaise. Un succès dans ces conditions, en privant en plus Mont-de-Marsan du bonus défensif, est extrêmement positif. Ce qui est positif aussi, c’est l’efficacité retrouvée de Moeke et le réalisme du TPR pour prendre le score en pleine domination landaise. Mais ce qui rassure aussi, c’est la discipline des Tarbais et leur capacité à réagir lorsque les Montois sont revenus à un point et ont fait le forcing pour passer devant. Là, ils ont su faire le dos rond en défense et prendre le dessus en terme d’impact physique alors qu’ils avaient plutôt subi dans ce domaine jusqu’alors. Des points positifs à reproduire face à Montauban qui a perdu sa virginité à Sapiac contre Narbonne. La fameuse cuvette n’est pas imprenable et les conquérants n’étaient pas des foudres de guerre mais ils y ont laissé des plumes en perdant chez eux en suivant. Mais gare car les Montalbanais ont pris le bonus offensif contre Carcassonne et Biarritz, et ils seront survoltés. L’emporter à Sapiac, où sont tombés Perpignan, Carcassonne, Albi, Biarritz, serait une excellente affaire pour Tarbes par rapport à des rivaux qui le précèdent au classement. Mais un succès permettrait au TPR de remonter au classement au risque de plonger dans la zone de relégation en cas d’échec.

Arbitrage

Les Tarbais vont retrouver Arnaud Blondel, 28 ans du comité du Languedoc, qui les a dirigé il y a quelques semaines lors du fameux match contre Colomiers. L’an passé, il avait arbitré trois fois les Tarbais à Bourgoin et contre Bourg-en-Bresse et Dax et deux fois Colomiers à Lyon et contre Bourg-en-Bresse. M. Blondel officie en Pro D2 depuis 2010 et il a dirigé le TPR douze fois, pour 5 défaites à l’extérieur (Lyon 30-10, Bourgoin 21-9 et 22-9, Oyonnax 14-0, Dax 26-7) et sept victoires (Colomiers (44-30, Bourg-en-Bresse 14-9, Dax 40-13, 44-12 et 23-16, Périgueux 32-26) dont une en déplacement à Auch 16-17. Au total les Tarbais ont pris 12 cartons dont 2 rouge contre quinze dont un rouge, à leurs adversaires. .

Montauban pour se rassurer

Montauban doit à tout prix se rassurer après avoir perdu son invincibilité à Sapiac contre Narbonne (17-18) en toute fin de match. Une défaite due peut-être à une forme de suffisance, après la correction infligée aux Basques huit jours plus tôt, en regard des difficultés narbonnaises. Jusque là les Tarn & Garonnais avaient dompté Perpignan (24-19) et Albi (17-12), et corrigé Carcassonne (30-13) et Biarritz (43-3), les deux fois avec le bonus offensif. A l’extérieur l’USM s’est comporté plutôt honorablement à Dax (17-12), à Aurillac (25-9), à Mont-de-Marsan (30-20), à Colomiers (27-14), à Agen (23-13), sans concéder de véritables corrections à l’inverse des Tarbais ! Ils sortent même confortés de leur confrontation avec Agen puisqu’ils ont mené jusqu’à l’heure de jeu en résistant aux attaques agenaises avant de céder. Les Montalbanais attendent de pied ferme les Tarbais pour reprendre leur invincibilité à Sapiac. Sapiac morne cuvette, cimetière des plus grandes équipes françaises et étrangères, au temps de la Coupe d’Europe, est une enceinte mythique.

La culture sapiacaise

Montauban, n’est pas un promu comme les autres, c’est un club qui a longtemps fait partie de l’élite et qui possède une forte culture rugby. C’est la plus forte affluence derrière Perpignan. Jamais, depuis sa rétrogradation financière du Top 14 à la Fédérale, ses supporters n’ont lâché le club. Montauban, la faute d’un tableau d’accession qui fait s’éliminer les grands clubs du Sud-Ouest entre eux, a mis plusieurs saisons à rejoindre la Pro D2. Il a été éliminé notamment par Colomiers et Bourgoin-Jallieu... Depuis son dépôt de bilan, le club a changé de nom mais pas d’âme et rêve toujours de retrouver sa place dans le haut du pavé du rugby français. Le club créé en 1903, est devenu Champion de France 1909 contre le RC Toulon et a accédé à la Première Division. Il s’est pare d’un titre de Champion de France en 1967, contre Bègles, et d’une participation à la H Cup en 2008-2009, Une élite qu’il quittera en 1987 (Groupe B et Elite 2) pour y revenir au sein du Top 16 en 2001. Rétrogradé en Pro D2 en 2004, le club sous la houlette de Laurent Labit puis de Laurent Travers, retrouve l’élite devenue le Top 14 en 2006. En 2010 c’est la rétrogradation financière en Fédérale 1 sans passer par la case Pro D2 ! Mais les Sapiacais n’ont jamais lâché, ils ont reconstruit les fondations de club et ont rejoint la Pro D2 cette saison, sous la houlette de Xavier Péméja, leur entraîneur historique, et de Philippe Mothe.

Un effectif renforcé

Avec dix départs pour dix arrivées l’USM a souhaité conservé la majorité d’un effectif déjà taillé pour la Pro D2 et recruter des joueurs expérimentés pour renforcer un groupe de qualité. Un groupe qui n’a perdu qu’un seul match (la demi-finale Aller à Lille 17-12) et établi le record de Fédérale 1 en terminant invaincu la phase de poules. Un recrutement basé sur des joueurs de Pro D2 comme Ascarat (Auch), Ben Letaïf (Dax), Malié et Chaput (Béziers), Rayssac (Colomiers), de Fédérale comme Esclauzes (Nevers), de jeune du Top 14 comme l’international espagnol Gibouin (UBB) ou de l’étranger comme Tussac (Leeds) et Momojele (Afrique Du Sud). Le reste de l’effectif est composé de jeunes formés au club ou passés au joug de la Fédérale comme Taffernabery, Ruel-Gallay (Int. VII), Mariner, Platek, Domenech (Int. U 18), Gillot-Jouannet, Perrot (Int. U 20), Jordier, Sergueev (Int. Rus), Teulier, Agnesi, Maké, Phillipart et de joueurs expérimentés arrivés pour assurer la montée en Pro D2, comme Cazeaux, Tupuola (Int.VII N-Z), Dunlop, Byrnes, Penalva (Int. Port), Delarue, Snyman, Vaotoa, Tekassala, Mika, Lauga, Ladhuie... Conserver la majorité de son effectif et le renforcer avec quelques joueurs, quand on monte, c’est une démarche qui paye plus que de chambouler totalement l’effectif. Grenoble, Brive, Bordeaux, Oyonnax, Lyon, l’an passé, l’ont prouvé en Top 14. L’effet de groupe joue à plein et l’homogénéité n’est plus à faire, ce qui permet d’engranger dès le départ des résultats qui donnent confiance. D’autant que le duo Péméja-Mothe prône un jeu debout basé sur la passe sous toutes ses formes qui permet de faire vivre le ballon.

Confrontations antérieures

Les deux équipes ne se sont affrontées que quatre fois ces dix dernières années, compte tenu des années Top 16, Top 14 et Fédérale de Montauban. Les Montalbanais ont gagné trois fois dont une à Trélut.

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Montauban-Tarbes : 41-21 (Octobre 2005)

Montauban-Tarbes : 25-23 (Février 2005)

STATISTIQUES

ATTAQUE

Points marqués : Montauban : 199 points (12ème) / Tarbes : 226 points (5ème)

Essais marqués : Montauban : 19 essais (5ème) / Tarbes 19 essais (5ème)

Pénalités marquées : Montauban : 26 pénalités (15ème) / Tarbes 31 pénalités (10ème)

Drops marqués : Montauban 0 drop / Tarbes 0 drop

DEFENSE

Points encaissés : Montauban : 188 points (3ème) / Tarbes : 298 points (16ème)

Essais encaissés  : Montauban : 14 essais (3ème) / Tarbes : 27 essais (16ème)

Pénalités encaissées  : Montauban : 31 pénalités (8ème) / Tarbes 39 pénalités (14ème)

Drops encaissés : Montauban 1 drop / Tarbes 0 drop

REALISATEURS

Montauban : Dunlop : 55 points (13 pénalités, 8 transformations), Cazeaux : 21 points (7 pénalités), Malie : 11 points (3 pénalités, 2 transformations)

Tarbes : Moeke : 104 points (1 essai, 23 pénalités, 15 transformations), Laharrague 27 points (7 pénalités, 3 transformations), Queheille 10 points (1 essai, 1 pénalité, 1 transformation)

MARQUEURS

Montauban  : Tupuloa (4 essais), Domenech (3 essais), Ascarat, Rochier, Ruel-Gallay (2 essais), Vaotoa, Gibouin, Ladhuie, Ben Letaif, de pénalité (1 essai).

Tarbes : Rubio, Cocagi (3 essais) Lilo, Cocagi, Costa-Repetto (2 essais), Moeke, Queheille, Domec, Schuster, Haddon, Tourreau, Vergallo, Timani, de pénalité (1 essai)

DISCIPLINE

Montauban  : 11 cartons (4ème)

Tarbes : 13 cartons jaune (11ème)

Jean-Jacques Lasserre