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L’article de Médiapart : Gérard Trémège bouc émissaire ?

samedi 1er novembre 2014 par Rédaction

La campagne des élections municipales est terminée, les investigations policières et judiciaires à la mairie de Tarbes s’arrêtent. La campagne électorale des cantonales se profile et, immédiatement, une certaine presse ressort le sujet. Quel sujet ? Celui de la Mairie de Tarbes ou celui de Gérard Trémège ?

Gérard Trémège s’explique

Dans un communiqué et une déclaration à la presse, le Maire de Tarbes s’explique et accuse : « Aujourd’hui, sans nouvel élément de la procédure dans laquelle je suis injustement mis en cause, Médiapart se met lui-même en scène en n’hésitant pas à impliquer l’institution judiciaire au plus haut niveau face à l’impasse du dossier ».

Et Gérard Trémège rappelle « que dans cette enquête ouverte depuis près d’un an et demi, il ne m’a jamais été demandé de m’expliquer et je n’ai jamais eu l’occasion ni d’avoir accès au dossier, ni de faire la moindre déclaration officielle. Je crois en la justice de mon pays et suis convaincu que cette enquête me lavera de toutes les calomnies dont j’ai été l’objet dans le seul but de me détruire politiquement ».

  • Communiqué de presse de Gérard Trémège (pdf)

Gérard Trémège lit et commente son communiqué de presse (AUDIO 01)

Pour Mediapart, un homme à abattre !

Lorsque l’on n’est pas capable de gagner démocratiquement par les élections, on emploie des méthodes…. Ici, l’affaire renait par la presse à partir d’un article d’un média régional du 12 avril avec des accusations au conditionnel qui n’ont jamais été confirmées. Puis c’est le silence le plus complet dans une enquête où il n’y a eu aucune mise en examen et où le principal homme visé n’a jamais été entendu. En fait, nous ne connaissons pas les chefs d’accusation qui pourraient exister à l’encontre de la mairie ou du maire. Peut-être n’existe-il aucune accusation mais juste une enquête phénoménale à partir de bruits médiatiques externes à Tarbes ou une dénonciation calomnieuse de quelques (ou un seul) politiciens jaloux des succès de Gérard Trémège ? 

Le 31 octobre, Médiapart ressort l’affaire, uniquement sur des bruits et soupçons de comptoirs de bar. Il prétend que le maire de Tarbes est : « Impliqué dans une vaste affaire de marchés publics truqués ». Ce média spécialiste des scoops, dont les relations politico-journalistiques sont parfois surprenantes, nous révèle que Gérard Trémège « sait tout ou presque de l’enquête judiciaire qui le vise ». Mieux encore, Médiapart prétend que : « Des écoutes interceptées par la gendarmerie ont révélé que l’élu et ses proches étaient tuyautés en toute illégalité par la procureure de la ville, selon des documents obtenus par Mediapart ». Problème : ce n’est pas la Procureure de la ville qui est en charge du dossier mais celle de Pau. Et les gendarmes ne sont pas ceux du département des Hautes-Pyrénées mais ceux de la section de recherches de la gendarmerie de Toulouse. Ainsi donc, tout tourne autour d’un seul homme qui n’a jamais été entendu : Gérard Trémège, Maire UMP de Tarbes.

  • Gérard Trémége : « Je n’ai jamais eu d’information » - Audio 02
  • Gérard Trémège évoque les conversations téléphoniques, les 200 dossiers d’appel d’offre et les marchés publics, les atteintes à sa vie privée, une plainte sans effet contre Médiapart : "Je laisse pisser… Ras le bol » - Audio 03
  • Une enquête qui tourne mal.

    Selon Médiapart : « Les enquêteurs doivent alors se rendre à l’évidence : depuis le début, cette affaire, qui a donné lieu à l’ouverture en juin 2013 d’une information judiciaire au tribunal de Pau pour « prise illégale d’intérêts », « favoritisme » , « détournements de fonds publics » et « blanchiment » contre le maire de Tarbes, semble hantée par de mauvais esprits ». Eh oui ! Et quels mauvais esprits ! Les enquêteurs, dont nous apprenons qu’ils ont été dessaisis du dossier, n’ont rien trouvé. Difficile d’aller plus loin. Mais Médiapart en sait plus que les principaux intéressés. En effet, ce journal à sensations politiques nous apprend que « L’explication est peut-être à trouver dans les conclusions d’un rapport de la gendarmerie, daté du 25 mars 2014, et remis à la juge d’instruction de Pau en charge de l’affaire, Isabelle Ardeff ». Ils ont dit « peut-être ». Ils ne sont donc pas sûrs mais ils ont un rapport bien précis. La preuve : « Mediapart a pu avoir accès à ce document explosif, qui en dit long sur certaines dérives au sein de la magistrature et sur les collusions qui peuvent miner des procédures entières ». Alors, c’est « peut-être » ou c’est sûr puisqu’ils ont eu le rapport entre les mains contrairement à l’intéressé, Gérard Trémège ? Doit-on comprendre qu’il y a eu, de la part de Médiapart, avec la complicité de magistrats, une violation du secret de l’instruction ? Et, curieusement, il n’y a toujours pas de mise en examen de Gérard Trémège ou d’un conseiller municipal. L’enquête ne semble donc pas à la hauteur des espérances : l’accusé n’est toujours pas accusé.

    • Gérard Trémège : « Je n’ai jamais eu de contact avec la Procureur », ni donné mission à quelqu’un, ni enveloppes des commerçants… « Il faut qu’ils s’en sortent la tête haute » - Audio 04
    • Les enquêteurs interrogent les commerçants sur d’éventuelles enveloppes pour les bonnes œuvres de la mairie… Il y avait mieux à faire… - Audio 05

    On change d’accusé !

    La personne de Gérard Trémège ne semblant pas faire recette, il faut bien, pour les (ou le) accusateurs sortir par le haut pour tenir son rang. Médiapart nous donne un nouveau bouc émissaire : « Dans ces quelques pages, les enquêteurs font état de l’incroyable ingérence de la procureure de la République de Tarbes dans une enquête dont elle n’est même plus saisie, puisque dépaysée, comme la loi l’autorise, à Pau après une enquête préliminaire à Tarbes – les deux villes sont situées à une trentaine de kilomètres l’une de l’autre. » Voilà donc la Procureure de Tarbes qui ne suit pas le dossier, mise en accusation. Il en fallait bien un ou une. Et Médiapart toujours très au courant des secrets d’instruction de tous les procès de France précise : « Le contenu du procès-verbal, rédigé par un adjudant de la gendarmerie à partir d’écoutes téléphoniques, est accablant pour la procureure Chantal Firmigier-Michel. Le document relate ainsi ses différentes interventions, sous des formes très diverses, dans le dossier qui menace le maire de sa ville, dont elle apparaît proche ». Et pour donner du poids à cette nouvelle accusation, nous apprenons par twitter, sur le compte de Mediapart, que : « le ministère de la Justice a décidé d’ouvrir une enquête après les révélations de Mediapart ». Quand le dossier est vide….. Les décisions sont vites prises… De plus en plus curieux !

    4 gendarmes pour 60 bouteilles de Champagne.

    L’enquête a déployé des moyens considérables. Venus de Toulouse, les gendarmes ont interrogé, sous le régime de la garde à vue, des employés de la Mairie, des proches de Gérard Trémège en allant jusqu’au plus profond de sa vie intime qui n’avait rien à voir avec l’affaire (Quelle affaire ? en fait nous ne le savons pas très bien). Un adjoint a été tiré du lit à 6h du matin pour l’entendre et perquisitionner. Résultat néant. 200 dossiers d’appels d’offre ont été examinés pour y trouver des failles. Apparemment rien. Situation anormale pour des gendarmes spécialisés qui ne trouvent rien. L’affaire devient douteuse à leurs yeux. Gérard Trémège a donc été informé et a fait « le ménage ». C’est un point de vue. L’autre est peut être aussi qu’il n’y a pas de faille. Alors, cerise sur le gâteau, 4 gendarmes débarquent pour compter…. 60 bouteilles de Champagne réservées aux réceptions de la Mairie. Voilà une journée de Gendarmes toulousains rentable à ne rien faire. Mais au cas où le Champagne soit bu par les militants de l’UMP sans que ceux de l’opposition n’en profitent…. Là encore, rien d’anormal. La procureure Chantal Firmigier-Michel doit donc être responsable puisqu’il lui arrive de rencontrer le maire, ne serait-ce qu’à des cérémonies. La faute aux bouteilles de Champagne qui n’ont pas parlé.

    Des écoutes téléphoniques étonnantes

    Le média spécialiste des scoops politiques nous révèle que le rapport des gendarmes indique : « Au regard des investigations, il semblerait que des communications pourraient avoir lieu entre Roger-Vincent Calatayud, adjoint au maire [de Tarbes – ndlr], et Chantal Firmigier, procureure de la République de Tarbes, sur des points de l’enquête en cours, afin que les renseignements recueillis soient communiqués directement à Gérard Trémège. » Voilà un rapport d’enquête étonnant utilisant le conditionnel, « il semblerait que… », pour accuser sans être certain, en fait, en ne sachant rien. Médiapart précise que dans le rapport de gendarmerie, qu’il prétend avoir consulté, « le 27 novembre 2013, alors qu’ils rencontrent la procureure de Tarbes au sujet d’une toute autre enquête en cours, cette dernière aborde l’affaire Trémège dont elle n’est pourtant plus saisie ». Ce n’est donc pas elle qui informe Gérard Trémège puisque manifestement elle cherche à s’informer à une période où elle n’est plus saisie de l’affaire. Le rapport préciserait selon Médiapart : « Au cours de la conversation, la procureure de la République de Tarbes tente d’obtenir quelques informations sur le dossier de la mairie de Tarbes, impliquant Gérard Trémège ». Qui informe qui ? Il y a là des incohérences, soit de Mediapart qui n’a rien vu, rien obtenu, soit de la part des enquêteurs qui laissent entrevoir un rapport d’enquête assez peu sérieux.

    Médiapart ou le rapport de gendarmerie, on finit par confondre, ne s’arrête pas là. Passant sur le secret de l’instruction, si nous pouvons appeler cela une instruction, il est retranscrit une conversation téléphonique qui ressemble plus à une question de délinquance captée par les vidéos installées dans la ville, notamment à proximité du Régent. Mais lorsqu’on n’a rien, on recycle des conversations en les interprétant pour donner un semblant de consistance.

    Si nous devions résumer la situation, Médiapart aurait le droit de « crever » le secret de l’instruction, de s’informer, se faire communiquer des éléments d’auditions, d’écoutes téléphoniques, un rapport de gendarmerie tandis que le principal intéressé, non mis en examen, non auditionné, n’aurait pas le droit de s’informer. Juste le droit de se taire et compter les coups. Curieuse vision des libertés individuelles autant que de l’exercice de la démocratie et de la justice.

    • Plainte déposée sans effet… Justice à deux vitesses ? – Audio 06
    • Avec un avocat parisien, Gérard Trémège demandera à être entendu – Audio 07
    • Utilisation de la vidéosurveillance de la ville – Audio 08
    • Les citoyens peuvent demander à voir les images – Audio 09

    Une « machination purement politicienne »

    Pour le maire de Tarbes, il s’agit d’une « machination purement politicienne ». Tout est parti d’un document accusateur qui aurait été rédigé par un journaliste d’un grand quotidien régional. Jean Glavany, député PS des Hautes-Pyrénées, ancien ministre, est directement mis en cause et cité à plusieurs reprises. Interrogé le 12 mars 2014 par le quotidien régional sur le point de l’affaire, il répond : « Ce n’est pas un courrier mais un document réalisé par quelques personnes, des militants et des élus de différents partis de gauche de Tarbes dont moi. Nous avons décidé de ne pas le transmettre à la justice. Je n’ai jamais fait de courrier anonyme. C’était une analyse critique de points du conseil municipal, avec l’essentiel des sujets que l’on évoque aujourd’hui. C’était un document critique et sévère qui se trouvait dans les locaux du groupe socialiste, à l’hôtel Brauhauban, mais a été dérobé après que la porte a été fracturée. Il est arrivé dans les mains du maire qui l’a alors rendu public, en quelque sorte ».

    Curieuse réponse / défense qui constitue pratiquement un aveu puisque c’est ce document qui a déclenché l’enquête. En fait, il suffit d’écrire et d’avoir quelques relations ministérielles pour déclencher une enquête. C’est ce qui arrive à la Procureure de Tarbes Chantal Firmigier-Michel puisque « le ministère de la Justice a décidé d’ouvrir une enquête après les révélations de Mediapart ». Une manière adroite de relancer une affaire, qui s’enlisait lamentablement, en la déplaçant vers la justice qui n’a pas été capable, aux yeux de Médiapart et de la Chancellerie, de trouver d’éléments accusant Gérard Trémège.

    • Jean Glavany et un journaliste régional mis en cause par Gérard Trémège – Audio 10

    Très subtil. Mais est ce que ce sera suffisant dans cette affaire manifestement montée de toutes pièces qui ne sent pas très bon ? La justice n’a-t-elle pas mieux à faire ? Et l’argent public ne pourrait-il pas être employé à autre chose qu’à des règlements de compte politiques ?

    • « Il n’y a rien dans le fond du dossier… Ce qui l’intéresse c’est le jugement des tarbaises et des tarbais… Une seule chose de vraie dans l’article de Médiapart, je leur ai dit allez vous faire foutre » - Audio 11

    Louis Dollo


Documents joints

1er novembre 2014
info document : PDF
488.8 kio