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UTV de Bordères : l’écologie politique et idéologique va entrer en action

mardi 8 juillet 2014 par Rédaction

Les riverains de la future unité de traitement et de valorisation des déchets de Bordères poursuivent leur combat essentiellement autour de l’ADRISE. Sans doute le dernier combat de quartier sur ce sujet.

Dans un communiqué* (pdf ci-dessous) qui nous a été transmis hier, l’ADRISE fait part de sa perpétuelle opposition au projet. Un projet qui avance. Et l’ADRISE s’attache à des points de détail très secondaires. C’est ainsi qu’elle s’étonne qu’un conseiller municipal de Tarbes fasse part, publiquement, d’une information à priori publique. Essayons d’approfondir le sujet.

Une mise en cause étonnante

Cette fois, c’est Jean-Claude Piron qui est la cible de l’association de riverains au motif qu’il « fait part de son étonnement quant à la participation des habitants Tarbais à l’enquête publique » avant que ne soient publiées « les conclusions motivées de la commission d’enquête ». Quoi de plus normal que d’avoir un avis personnel en consultant, comme chacun peut le faire, les avis formulés par les citoyens ou en constatant tout simplement leur désintérêt pour la chose concernée ? C’est également possible pour toutes consultations publiques avant la prise d’un arrêté ministériel qui a d’ailleurs les avantages et les inconvénients d’être exclusivement sur internet et évidemment visible de tous. Où est le problème ?

Quant à l’information des « Tarbaises et des Tarbais des tenants et aboutissants du dossier de l’UTV 65 » elle a été ce que la loi impose et ce que la presse a largement répandu. De là à prendre pour cible un conseiller municipal d’une seule commune sur 11 concernées, il y a matière à s’interroger. C’est d’ailleurs ce que nous allons faire puisque l’occasion nous en est donnée.

Où en sommes-nous aujourd’hui ?

Nous sommes tentés de dire que les jeux sont faits. Hier soir, la communauté d’agglomération du Grand Tarbes a voté la vente du terrain de Bordères pour un peu plus de 980 000 Euros hors taxe. Un vote obtenu à la quasi-unanimité puisqu’il n’y a eu que 5 abstentions (les 3 élus de Bordères, Pierre Lagonelle et Marc Lacabanne).

En fait, ce projet a toujours fait l’objet d’un large consensus de la part des élus. Dès 2010, à l’unanimité des 33 conseillers généraux, le principe technique de tri et de valorisation des déchets a été adopté en chargeant le SYMAT http://www.symat.fr/ de sa réalisation. Lors d’une récente consultation des communes sur la gêne potentielle pour leur population, sur les 11 communes concernées, 7 ont délibéré en donnant un avis favorable au projet, 2 contre (Bordères et Oursebelille) et 2 n’ont pas délibéré ce qui équivaut à une acceptation de principe. Les prochaines étapes seront donc l’obtention du permis de construire et la construction elle-même.

Soyons responsable

L’ADRISE soulève la question de la responsabilité des élus. Elle pose ce problème : « Nous sommes en pleine crise économique, avec des restrictions budgétaires comme jamais nous n’en avons eu à tous les niveaux dans notre département. Croyez-vous que ce soit vraiment être responsable que de vouloir dépenser une fortune pour une usine qui ne valorisera qu’une infime partie des déchets entrants ? ». Et plus loin : « Au lieu de poser l’éternelle question : « Bénac va fermer le 31 décembre 2015. Après, on fait quoi ? ». Vous auriez pu faire preuve d’initiative et de courage intellectuel en amont, en travaillant sur des solutions alternatives au TMB ! Le collectif d’associations d’opposants y travaille depuis des mois. Nous avons présenté récemment la première mouture à des représentants des écologistes du département ».

Voilà qui ne manque pas d’intérêt. Pour un projet qui a fait débat avant 2010, sans grand engagement des associations écologistes à cette époque, avec un vote unanime sans contre-projet en 2010. Il faudra attendre 2014 pour que l’ADRISE présente « récemment la première mouture à des représentants des écologistes du département » dont on ne sait pas très bien ce qu’ils veulent à la simple lecture de leur blog. Et puis, est-ce aux écologistes de décider ou aux élus du peuple ? Pourquoi avoir attendu 4 ans ? Pourquoi ne pas avoir présenté ces projets avant et aux élus ? Pourquoi attendre ?

A en croire certains échanges avec Europe Ecologie – Les Verts, les relations avec les écologistes n’étaient pas au grand beau. Fallait-il donc attendre des petits arrangements écolo pour que ça coûte un peu plus cher à la collectivité ?

Est-ce bien responsable de la part de l’ADRISE ? Quelles sont les véritables motivations de cette association ? Intérêts privés ou collectifs ? A défaut, arrière-pensée politique ?

En attendant, ce sont les habitants de Bénac qui respirent les odeurs. L’ADRISE les a-t-elle consultées ? Il n’en est pas question dans le communiqué.

Les écolos en embuscade….

Partout où l’écologie politique entre en action il y a soit des positionnements politiques et idéologiques, soit des intérêts privés ou capitalistiques à défendre. Rarement des intérêts collectifs. La démarche de l’ADRISE est à ce point significatif que, maintenant, nous arrivons à la véritable phase concrète de construction. Comme toujours, l’objectif écolo est de faire capoter le projet à sa phase de réalisation et non à sa phase de réflexion à partir de contre-propositions.

Il est bien connu qu’en matière environnementale il faut plus de temps à faire du papier qu’à réaliser un projet. Et c’est un point fort pour les mouvements écologistes qui profitent d’une telle situation.

Pour France Nature Environnement (FNE), la fédération de la quasi-totalité des associations écologistes financée à 60 / 70% par de l’argent public, TMB (traitement mécano-biologique) prête à confusion quant à son nom qui en France ne correspond pas à ce qui se fait en Europe. http://www.fne.asso.fr/fr/traitement-mecano-biologique-tmb-et-tri-compostage.html?cmp_id=167&news_id=12101 Partant de là, FNE trace un tableau noir du procédé dont il ne voit que des aspects négatifs.

Le CNIID (Centre National d’Informations Indépendantes sur les Déchets) http://cniid.org/Traitement-mecano-biologique,570 est tout aussi élogieux quant aux inconvénients que FNE. C’est une suite logique de l’un vers l’autre et vice et versa.

Quant à l’ADEM (Agence de l’Environnement et de la maitrise de l’Energie), http://www2.ademe.fr/servlet/getBin?name=B4D5F5CCD150CC00AC9DD370AA09BBF9_tomcatlocal1331212980580.pdf la référence naturelle des collectivités locales, elle ne se mouille pas trop. En analysant les avantages et les inconvénients du TMB, ce n’est que le 8 mars 2012 qu’elle donne un avis, soit 2 ans après la décision unanime du Conseil Général des Hautes-Pyrénées. Elle estime que le procédé est coûteux et, cerise sur le gâteau, « invite les collectivités à une grande prudence lors du choix de cette filière et à n’y recourir qu’après examen comparatif avec les scénarios alternatifs envisageables ». Le problème est que des solutions alternatives, parfois surréalistes, sortent tous les ans. A ce petit jeu de la comparaison alternative n’ayant jamais fait ses preuves, nous risquons d’y jouer toute une vie. Et c’est là que les écolos sont en embuscade.

Le premier round a été mené par Henri Lourdou pour le compte d’Europe Ecologie-Les Verts avec un échange quelque peu tendu entre l’ADRISE et EELV en début d’année 2014 http://lesverts65.over-blog.com/article-utv-de-borderes-reponse-a-l-adrise-123064296.html Puis le 16 juin 2014, nous voyons EE-LV se positionner comme une sorte de rassembleur cherchant des solutions apaisantes afin de repartir sur une autre concertation. http://lesverts65.over-blog.com/categorie-10758669.html 

Le communiqué de l’ADRISE fait la leçon à Jean-Claude Piron alors que celui-ci n’a strictement rien à voir avec les décisions prises, pas plus d’ailleurs que la commune de Tarbes, qui n’est qu’une commune parmi 11 dans une affaire qui relève du Conseil général. Il conclut : « Vous auriez pu faire preuve d’initiative et de courage intellectuel en amont, en travaillant sur des solutions alternatives au TMB ! Le collectif d’associations d’opposants y travaille depuis des mois. Nous avons présenté récemment la première mouture à des représentants des écologistes du département. Il est regrettable que ce soit de simples citoyens qui s’emparent de ce dossier, alors que des élus sont grassement payés pour ce travail… » Il aurait été intéressant que l’ADRISE s’attaque aux structures concernées plutôt qu’à une personne. Mais ce n’est qu’un début dont nous pouvons entrevoir la suite.

Triste avenir…. Grâce aux écologistes

Le permis de construire va pouvoir être déposé dans les mois qui viennent avec toute une série de validations et autorisations préalables. Les pions sont posés sur l’échiquier. Le jeu va pouvoir s’engager. Le SYMAT est déjà en place. Et parions que France Nature Environnement Hautes-Pyrénées va pouvoir prendre sa place et attaquer. Comme nous l’avons vu plus haut, les arguments sont déjà avancés par FNE-France, le CNIID, l’ADRISE et ses partenaires et EELV. Ils pourront toujours dire, on l’avait dit, on avait prévenu donc…. On attaque. Et les procédures administratives et pénales vont s’enchaîner. Le 31 décembre 2015 passera et…. Nous n’aurons pas d’usine de traitement des déchets. On continuera à enfouir à Bénac au détriment des riverains ou on transportera nos déchets vers d’autres départements déjà équipés, ce qui coûtera très cher aux contribuables des Hautes-Pyrénées. Mais peut-être que nos écologistes, très en pointe sur les techniques, nous montrerons qu’un transport vers d’autres cieux de nos déchets est moins coûteux et plus écologique.

Attendons encore un peu pour écrire l’histoire qui, avec les écologistes, pourrait bien se terminer comme à Beaucens.

Louis Dollo

* Communiqué