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« Tarbes pour tous » s’oppose à l’implantation de l’usine de traitement mécano biologique et de méthanisation à Bordères sur Echez

samedi 14 juin 2014 par Rédaction

Ce vendredi en fin d’après midi, Ludovic Gaté, président de « Tarbes pour tous » était entouré de Patrick Millot président de l’association ADRISE, Didier Oppein, membre de l’ADRISE, Laurence Ancien et Pierre Lagonelle, conseillers municipaux de Tarbes pour lancer un appel au NON contre l’usine de traitement mécano biologique et de méthanisation à Bordères sur Echez.

Laurence Ancien a précisé que ce sujet « Tarbes pour tous » y travaille depuis bien longtemps.

Elle a expliqué ensuite la situation : 

« La commission environnement a visité l’usine de Bayonne qui n’est pas encore en plein fonctionnement, ce qui n’est donc pas représentatif. En revanche, les retours d’expérience d’usines de ce type sont très inquiétants : les digesteurs se bouchent régulièrement, l’étanchéité des bâtiments et installations est aléatoire, les coûts des mesures correctives exorbitants, le compost parce qu’il est non conforme est incinéré, etc.… »

 Il y a trois points inquiétants que nous redoutons sur les risques directs pour les habitants, rajoute Laurence Ancien.

Elle insiste sur :

La production d’un compost toxique :

« Même si le cahier des charges d’exploitation est strictement respecté, l’absence de tri manuel en amont remet en cause la qualité du compost produit. Les poubelles sont collectées en mélange et contiennent des résidus toxiques (macération de piles, 1 sur 3 finit dans la poubelle flacon de javel, produits chimiques etc.…). Par ailleurs le mélange de toutes sortes de déchets (plastique, tissus liquides chargés en acides et en minéraux de tous ordres) aux déchets organiques, on ne peut pas demander l’impossible aux bactéries. C’est la raison pour laquelle les digesteurs bouchés doivent être purgés et vidangés régulièrement et les reliquats solides ou les lixiviats hautement toxiques devant être enfouis ! Quand le compost sera contrôlé en sortie, que faire du compost toxique ? La matière non valorisée voyagera à nouveau vers un incinérateur ou une décharge (Toulouse ou Bénac). Ces résidus se retrouveront dans la nature et iront polluer nos sols, nappes d’eau etc.… »

Les nuisances olfactives :

« Les ordures ménagères viennent de tout le département et ont séjourné pendant plusieurs jours dans différents lieux de stockage (84 rotations par jour sur la rocade de Tarbes). Dans le dossier d’enquête publique, il est écrit que le compost sera stocké dans un hangar couvert mais non fermé. Le dossier de Veolia et M. Piron parlent d’un hangar fermé ! Qui a raison ?

Même si des sas de confinements et rideaux d’air sont prévus pour limiter les odeurs, ils resteront insuffisants, des odeurs résiduelles sont inévitables .L’usine se situe à moins de 1500 mètres du nord de la ville de Tarbes. La mise en place de sentinelles ne résout pas le problème !

A Angers par exemple : le réseau est composé de pratiquement 50 sentinelles, doublé d’un site internet où l’on peut faire les signalements d’odeurs, ces sentinelles ne feront que signaler le problème, mais les nuisances seront là ! »

Un investissement qui ne résout pas les problèmes :

« Le coût de l’installation est en soi déjà substantiel : 47 M€ pour la seule implantation budgétés en 2012 à reconsidérer en fonction de diverses augmentations. De plus, aucune donnée n’a été rendue publique sur le coût de fonctionnement de l’installation. Nous nous interrogeons également sur d’éventuels surcoûts, les usines semblables : Angers, Montpellier, ont en effet engendré des coûts supplémentaires significatifs liés aux importantes nuisances pour les riverains. Jusqu’au doublement de la facture. »

Pierre Lagonelle est intervenu : «  Ce type d’usine ne diminue quasiment pas la part de l’enfouissement, 76 % des choses ne seront pas recyclées, 35 % seront enfouis .C’est un retour en arrière. Nous sommes conscients qu’il faut trouver des solutions.

Jusqu’à aujourd’hui nous étions les seuls politiques, Laurence et moi, à nous opposer à ce projet, à dire que nous étions contre. Nous avons remarqué aussi que certains élus commencent à se poser la question. De plus avec ce projet nous allons tout droit vers le doublement de la taxe des ordures ménagère. »

Patrick Millot, président de l’association ADRISE, a rajouté : « Je ne veux pas laisser cela à mes enfants, cette usine est à double peine, on paie tout se qui rentre, on paie tout se qui ressort ! Vu le coût de cette usine et le pourcentage de déchets qui ne sera pas valorisé sur place, est-ce que ça vaut vraiment le coup de mettre autant d’argent sur un tel projet ? Il faudrait : développer le tri à la source, développer une collecte structurée et organisée, favoriser le développement du compost individuel. »

Pour conclure, Pierre Lagonelle a salué l’engagement de Patrick Millot.

Information : pour les personnes qui désirent signer le registre concernant ce projet, il est à disposition au bâtiment Pyrène, service hygiène derrière la mairie de Tarbes jusqu’à lundi 16 juin, 17 heures.

Nicole Lafourcade