UNESCO – Patrimoine mondial Pyrénées Mont-Perdu : Coopération transfrontalière renforcée

Alors que s’achève la présidence française du Comité Directeur conjoint assurée par Michel Pélieu, le constat en fin de parcours est qu’il existe une réelle volonté de travailler en commun de part et d’autre des Pyrénées dans une excellente ambiance. Cette situation favorable notée par les deux parties et notamment par le Préfet Henri d’Abzac conduit à des résultats satisfaisants pour tous qui seront présenté dans un rapport commun à l’UNESCO.

• Interview du Préfet

Les sujets polémiques

Le premier sujet qui faisait grand bruit il n’y a pas si longtemps encore était le maintien du festival de Gavarnie sur le site de la Courade.

Une étude réalisée par la DREAL, service de l’Etat français, conduit à estimer que ce site est la meilleure solution. Il faut admettre que le cirque de Gavarnie reçoit environ un million de visiteurs par an alors que le festival ne draine que 10 000 spectateurs en soirée sur 15 jours. Si nous devions nous pencher sur l‘histoire de cet espace, ancien lieu de foire et d’échanges entre entre Aragon et Bigorre, nous serions surpris de l’activité puisque transitait depuis longtemps pas moins de 30 tonnes de beurre par le col de Boucharo à dos d’ânes et de mulets. Nous pouvons également rappeler qu’il y a à peine 40 ans il y avait encore à Gavarnie 800 équidés contre à peine 50 aujourd’hui. C’est dire que la polémique entretenue depuis une décennie par la mouvance écologiste face à cette activité passée, comparée à aujourd’hui, fait sourire. Mais le représentant du Conseil Régional, par ailleurs élu Europe Ecologie-Les Verts (EELV), Guilhem Latrubesse, persiste à penser que d’autres solutions n’ont pas été approfondies et développe des idées assez étonnantes tendant à accroitre encore plus le nombre de touristes si tant est que nous puissions les forcer à venir au printemps et à l’automne. Ne vaut-il pas mieux, dans le cadre de « la mise en valeur de la culture et des pratiques locales  » maintenir une activité culturelle unique et développer le pastoralisme toutes races confondues ?

• Interview de Guilhem Latrubesse

Pour ce qui concerne la route de Troumouse, une étude recommande sa fermeture au Maillet avec un système de navette écologique de type électrique pour monter au cirque. Pour les alpinistes et randonneurs arrivant avant les premiers départs de la navette, des dispositions seront proposées mais il faudra quand même marcher une heure de plus. La Communauté des communes de Gèdre et Gavarnie pourrait envisager un investissement dans des véhicules propres servant l’été à Troumouse et l’hiver entre le village de Gavarnie et la station des Especières.

Un sujet à priori non polémique

La protection des paysages par une reconnaissance de l’action positive du pastoralisme ne fait pas débat même si récemment France Nature Environnement (FNE) et un élu national local ont tenté un début de polémique pour le moins étonnant. Le projet du patrimoine mondial intègre clairement une démarche en faveur de « l’appropriation du territoire par ses habitants », ce qui ne manque pas d’intérêt face à un Parc National où la notion d’appropriation par une administration est plus forte, et, « la mise en valeur de la culture et des pratiques locales » qui ne manquera pas de faire émerger une indispensable complémentarité, déjà présente, entre le tourisme et le pastoralisme. La démarche participative des acteurs locaux est sans nul doute une garantie de réussite de l’appropriation locale d’un développement durable.

• Interview de Michel Pélieu

Compte rendu de la réunion du Comité Directeur conjoint (pdf)

Louis Dollo